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SawSon | Carpe Diem.

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MessageSujet: SawSon | Carpe Diem. SawSon | Carpe Diem. EmptyLun 3 Fév - 0:23

Y a clairement des choses qu’il faut pas demander, surtout si on sait pertinemment que la réponse aidera pas y voir plus clair, ou qu’elle amènera pas forcément à cerner concrètement ce qu’il se passe, particulièrement quand ça concerne Mason. Y a un fatalement un moment où il faut plus se poser de questions, prendre ce qu’on donne, le mâcher plusieurs fois pour le faire passer plus facilement puis le digérer malgré les maux de ventre que ça donne. Parce qu’on aura toujours un « pourquoi il fait ça? » qui restera en suspend et qui fera plus chier qu’au chose. Mason c’est un peu cette sale grippe qu’on chope sans réussir à savoir de qui on la tient, comment on l’a attrapé alors qu’on a bien fait attention de se désinfecter en entendant dire que le microbe trainait dans le coin. Il est pourtant bien là, il s’accroche, vous fait renifler, vous pique les yeux et vous fout la tête comme une pastèque qu’on vient d’éclater sur un mur. On peut aussi pousser un peu et dire que Mase c’est le vilain morpion qui vous fout la gratte et vous force à vous agiter en public. Il vous rend idiot, brise votre réputation, et tout ça que par association. Le mec qui peut rendre un truc absurde au possible totalement logique. Il se baladerait avec une dinde sur la tête qu’on s’exclamerait au génie, créateur d’une nouvelle ligne de haute couture, lanceur de mode. Le mec qui a remis le patte d’éléphant au goût du jour. Celui qui a réussi à faire revenir le port de la banane autour de la taille comme le truc le plus classe du moment. Mason c’est le mec qui porte une veste avec des têtes de poupées épinglées dessus et que ça dérange pas, bon ça lui ait arrivé une seule fois m’enfin. Tout ça pour dire qu’au final, de le voir assit à cette table à jouer avec ses cartes, un cure-dent entre les lèvres qu’il fait tourner, une clope derrière l’oreille et des billets devant lui c’est, finalement, pas si choquant. Peut être moins que la fois où il s’est invité à un cours de danse classique, avec le tutu. On le connaîtrait pas, il aurait l’air incroyablement concentré à faire tourner son cure-dent d’un air faussement nerveux, lançant des oeillades à ses voisins de table qui le dévisagent de temps en temps comme s’il sortait du fin fond du trou de pétaouchnok. La vérité c’est qu’il sait pas non plus ce qu’il fout là, il a entendu parler d’un truc par un mec qui l’a lui-même entendu d’un autre, qui lui à surprit la discussion entre deux autres qui l’ont appris par un mot sur une porte. Le genre de casse-tête qu’on résout pas aussi facilement, pas comme dans le Professeur Layton, surtout que là on a pas de petites pièces pour acheter des indices. On y va à l’esbroufe, on bluffe parce que c’est le but de la manoeuvre mais que même quand on s’appelle Mason on en est capable. Faut dire que c’est surement le mec le plus doué en mensonge; il arrive quand même à faire croire au monde entier qu’il est extrêmement stupide.. Même si ça commence sans doute à avoir un fond de vérité vu l’application qu’il met à entretenir cette réputation foireuse. Le mec se la joue la joue Matt Damon dans Rounders, ou Edward Norton parce qu’il sait pas trop lequel lui va le mieux, et lequel colle plus à la peau de Sawyer qu’il observe du coin de l’oeil pour essayer de voir ce qu’il s’apprête à faire. Finalement, avec sa barbe mal rasée, sa gueule de charmeur et d’arnaquer, Sawyer ressemble plus à Norton. Mase se fait donc une joie d’être son Damon. Ca n’a aucun sens mais on s’en fout, après tout c’est O’Reilly, y a longtemps qu’on a cessé de chercher un truc logique dans son mode de pensée ou de communication.

Comment il en est arrivé là ? Mase serait déjà pas capable d’expliquer comment il a été conçu, alors comprendre à quel moment il s’est posé le cul sur cette chaise pour prendre ces cartes, ça revient un peu au même. Faut qu’il réfléchisse et c’est franchement pas fait pour lui et puis ça l’oblige à froncer les sourcils et ça risque d’envoyer le mauvais message aux autres gars autour de la table. Vous croyez que ça a été inventé comment le poker ? Et le mot hein ? Y a un mec un jour, il a pris des bouts de carton ou des pierres rectangulaires et il a décidé de jouer des noisettes et celui qui avait les meilleurs cailloux gagné ? Il sait bien que ça énerve le mec à côté de lui, une espèce de grands blonds qui le dépasse au moins d’une tête et que Mase dévisage comme s’il le matait. Il joue avec son cure-dent, le fait tourner entre ses lèvres, pour se donner un air.. Un air de quoi on le saura sans doute jamais, mais ça lui en donne un en tout cas. A la votre les mecs hein, et on lui répond par quelques grognements, quelqu’un tousse, un autre sourit et d’autres l’imitent pour avaler une gorgée de leur whisky. Et par-dessus son verre, il jette un oeil à la pièce, se tue la rétine sur les lumières tamisées, respire la fumée des clopes des mecs autour, et jette un regard à l’autre timbré, complice du jour. Pour une fois que l’idée vient pas de Mason mais d’un autre, même si c’est pas forcément mieux quand on connait la réputation de l’autre malade. Il regarde ses cartes discrètement, remue vite les lèvres pour faire bouger son cure-dent, dans un signal que seul l’autre pourra surement comprendre.
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MessageSujet: Re: SawSon | Carpe Diem. SawSon | Carpe Diem. EmptyMar 4 Fév - 0:55

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Il y avait des gens s'il pouvait les poutrer contre le mur, Sawyer le ferait avec plaisir. On ne les comptait même plus sur les doigts de ses deux mains d'ailleurs étant donné le nombre d'ennemis qu'ils s'était fait pendant toutes ces années de dure labeur... Labeur? Il se foutait de la gueule de qui le Lindley? En vrai, il n'avait franchement pas besoin de faire grand chose pour être plein aux as et parfaitement heureux dans ses pompes. Bon, aux débuts, il avait peut être galéré deux minutes quand son père lui avait limite pété le pif mais il avait vite découvert ses talents. Et il s'avérait que le Connor en surpoids, avec des lunettes double foyer et une dyslexie à la con, et bien, il n'était pas si con que ça. Il avait déjà arnaqué la moitié de la ville en dix ans, il ne tenait pas de statistiques cet idiot mais c'était tout comme. Sawyer était dans tous les trafics: s'il entendait parler d'un business qui pouvait lui promettre monts et merveilles, il était toujours de la partie. Il en avait rien à carrer s'il devait prendre des risques inconsidérés, se faire exploser le râtelier quinze fois pour avoir le droit de toucher un billet de cent dollars, il le faisait. Purée, s'il devait manger ses excréments pendant deux semaines pour pouvoir toucher le Saint Graal de la richesse... Et bien, il le ferait. Pathétique hein? Et ce n'était pas le tout, il était capable de vendre son chien qu'il avait pas, l'écureuil qu'avait rien fait à personne, qu'il se trouvait juste là au mauvais moment, tout cela pour un petit billet. C'était Sawyer, l'appât du gain, c'était un peu son credo. Alors forcément quand on venait le déranger dans son décompte de dollars, ça l'énervait légèrement. Et il ne fallait même pas lui mentionner les trous du cul qui essayaient de faire couler son club juste parce qu'ils étaient jaloux que son coffre soit plus rempli que le leur. Ou alors qu'il y avait plus de nanas sans petites culottes qui sortaient de chez lui au petit matin que chez eux. Il n'était pas très sûr et à vrai dire, Sawyer s'en foutait royalement du moment qu'il pouvait leur faire bouffer le mur dès qu'il les croisait ces gens là, ça lui allait fort bien. Et ce jour là, ça tombait bien, l'autre saloperie de Raf' avait décidé de passer les portes de son bar avec sa coupe gominé, sa vieille chemise en strass dégueulasse et ses boots à la noix. Un vrai Francis Lalanne de bas étage. Sauf qu'il lui avait plombé une affaire la semaine dernière, une perte de trois mille dollars tout de même alors que Lalanne, à part lui ruiner les tympans, il ne lui avait pas fait grand chose. Merde, il l'emmerdait ce grand con avec sa pseudo face d'ange et sa tchatche de gros connard. Forcément, Sawyer ne le salua pas alors qu'il venait s'asseoir à sa table, il allait le dépouiller, peu importait le prix. Peu importait s'il devait manger la table après coup et y laisser son pantalon sur la table. S'il y avait bien un truc avec lequel Sawyer ne plaisantait pas, c'était la vengeance. Il allait ruiner l'autre Kinney, et ce connard de Raf' allait manger aussi.

Sur ce coup là, Lindley n'était pas seul. Allez savoir le pourquoi du comment il avait laissé entrer Mason dans l'affaire. Ce type était complètement dégénéré, il n'arrivait même pas à sortir quelque chose de cohérent et le pire, c'était que durant les parties, il n'arrêtait pas sa jappe deux secondes. Mais, Sawyer l'aimait bien. Peut être parce qu'il savait que ce type n'avait aucune intention d'empiéter sur son territoire et qu'à la fin de la journée, le gentil o'Reilly était aussi pauvre et cinglé que la veille. Ouais, il ne faisait pas partie de la concurrence et c'était surtout ça que préférait Glenn. Ca et sa manière de foutre le bordel dans les parties de poker. Ca le faisait marrer Sawyer de voir les tronches de trois mètres de long que les mecs à la table tiraient quand ils l'écoutaient bavasser sans discontinuer. Et là, sur ce coup là, Mason ne voulait pas faire d'exception, personne ne captait un traître mot de ses délires. Sawyer matait ses cartes, un sourcil relevé alors qu'il piochait dans son whisky à la vitesse de la lumière. Il releva son regard azur vers l'acolyte à l'autre bout de la table alors que son Francis lui jetait un regard noir. "C'est pas parce que t'as pas vu une chatte depuis plus de deux mois que tu dois fantasmer sur moi Raf', tu sais. Tu serais pas assez compétent pour me satisfaire en plus alors concentre toi sur le jeu." Il sentit le mec se crisper autour de lui alors que le reste de la tablée désespérait de Mason. Peut être qu'il allait finir par se faire casser le nez et là, ils seraient tous les deux bien dans la merde. Il capta leur signe venant du O'Reilly et tout de suite, il enchaînait en relançant le jeu. Au prochain tour, à coup sûr, l'un ou l'autre allaient faire tapis et vu comment il venait d'échauffer l'esprit du beau salaud de Raf', il allait les suivre. Bingo. Sawyer se mit à se marrer comme un gros con en matant tour à tour Mason et son pire ennemi. "Dis, vieux, t'es sûr que tu veux pas sucer Mase? Parce que j'ai l'impression que tu vas perdre une belle somme si tu lui fais pas plaisir là." Il était tellement un connard sans coeur qu'il s'aimait à la folie. Sawyer. Il fallait bien que quelqu'un le fasse, mine de rien...

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MessageSujet: Re: SawSon | Carpe Diem. SawSon | Carpe Diem. EmptyVen 14 Fév - 8:01

Il sait sans doute même pas vraiment ce qu’il fait avec les cartes à la main, à les agiter comme un magicien qui s’apprête à deviner la carte choisie mentalement par un de ses partenaires. C’est presque s’il soulève pas sa casquette pour en sortir un furet, parce que le lapin c’est trop mainstream et qu’il aime surprendre. Oui, il a sortit une casquette pour l’occasion, histoire de se donner un air encore plus terrible que celui qu’il a d’ordinaire, même si ça change pas trop sa gueule de con. Le truc c’est qu’il l’a vu dans un film et que ça avait l’air super classe, sauf que la sienne ressemble un peu à celle de ces vieux en maison de retraite, et avec son cure-dent entre les lèvres.. On repassera pour le look qui est censé être mystérieux. Il transpire surtout la bêtise à des kilomètres mais c’est parfait, ça trompe l’ennemi et c’est justement le but de la manoeuvre; tromper ce vilain con. Parce qu’il aime bien se lancer dans des plans foireux et que quand Sawyer lui a proposé ça, Mase a pas réfléchit trop longtemps, même s’il a du lire des bouquins sur le poker. Mason, lire. Je sais, ça a choqué tout son entourage, Brandon l’a poursuivi pendant une semaine avec un thermomètre pour prendre sa température, s’inquiétant d’un truc contagieux, ou d’une tumeur quelque part dans le peu de cervelle qu’il lui reste. Et c’est pas totalement faux, il s’est chopé une grosse migraine à force de lire des termes dont le sens lui échappe encore aujourd’hui, et lui font regarder ses cartes d’un air d’autoroute mais vous savez ce qu’on dit; la chance du débutant. Pour l’instant il arrive à gérer, il se fait pas trop plumer, et puis en plus il distrait tout le monde avec ses conneries pour faire diversion, pour tester l’ambiance et voir un peu qui est sur le point de craquer. Un regard autour de la table et Mase remarque le type assit vers la gauche, tellement sur les nerfs qu’il paraît prêt à craquer au moindre haussement de la voix, ça le fait sourire un peu méchamment et pour délirer il fait semblant d’éternuer. Le mec sursaute. C’est fun ce jeu. Ce qui est quand plus marrant c’est d’avoir l’autre timbré de Sawyer comme partenaire de crime, l’espèce de taré qui a quand même une sacrée réputation dans le milieu et pas seulement parce qu’il a une bonne gueule avec sa barbe mal rasée. Putain, Mase rêverait de se faire pousser une barbe comme ça, mais il a pas la patience d’attendre que ça cesse de ressembler à des poils de cul sur son menton, lui il voudrait que ça passe d’imberbe à bucheron. C’est là qu’il se dit que lui et Mickey ont pas le même père, sinon sa pilosité serait pas aussi pourrave. La vie est injuste et super mal faite quand même, sinon il aurait une barbe de malade et pourrait y planquer des trucs dedans, d’ailleurs en observant les barbes autour de la table, il se demande si l’un d’eux à planquer un crayon, une carte ou même un revolver dans ses poils. Ca l’intrigue tellement qu’il est à deux doigts de tirer sur celle du type juste à sa droite mais se retient, avorte son geste pour poser sa main sur une de ses cartes et la tapoter d’un air faussement intelligent, celui du mec qui réfléchit profondément et s’apprête à vous porter un coup de grâce. Le bluff ultime en somme.

Et il reprenait sa tchatche pour perturber tout le monde, s’amusant de leur tronche quand ils réalisaient les conneries que déversait Mase, se demandant sans doute par quel miracle il avait réussi à trouver une place à cette table. Pour parfaire son rôle de gros con, il se met à tapoter un air de batterie sur la table, ses cartes dans sa main gauche, souriant comme un con, ou grimaçant parce qu’il vient d’avaler une nouvelle gorgée de whisky et que, décidément, il peut vraiment pas supporter cet alcool de fou. Surement parce qu’il lui manque le cigare pour aller avec, dans les films ils ont toujours un cigare pour savourer leur verre, ça doit être ça. L’un ne va pas sans l’autre.

Sawyer capte finalement son signal, parce que oui si Mase est là c’est pas pour jouer les pompoms mais plus pour aider l’autre à plumer le gros con. De là où il est, il a une super vue, et personne a l’air d’avoir vraiment compris que si Mason parle autant et fait chier tout le monde c’est simplement parce qu’il les jauge avant de filer le signal. Et si Sawyer relance, le timbré le suit sans renchérir totalement, pour pas alerter. Au prochain coup, s’il se couche c’est pour que Sawyer puisse remporter la mise. En revanche s’il double la mise c’est que c’est lui qui a le meilleur jeu et qui doit remporter la partie. C’est simple, si on tend l’oeil deux secondes, ou l’oreille mais comme les cartes parlent pas entre elle, vaut mieux la vue mais on s’égare. Ca le fait sourire, de toute façon dès qu’il peut emmerder les gens, Mason s’éclate alors bon. Et encore mec, j’suis pas sûr que tu sois capable de me satisfaire, j’suis assez exigeant sur la qualité de la pipe, j’fais passer des auditions avant, pas sûr que t’arrive à te qualifier. Tu devrais quand même l’écouter, j’aime pas voir pleurer les gens quand j’leur met la misère, ça m’dérange, ça nique ma vibe et tout, grand sourire de connard, il jeta un regard à l’intéressé qui les dévisageait à tour de rôle en grognant. Comme tu veux l’Yéti, pas la peine de bouder, et jouant avec ses jetons, il patienta jusqu’à ce que le tour de la table se décide à abandonner ou autre. Ca devenait franchement marrant, et Mase s’était pas éclaté comme ça depuis un bail l’air de rien. Pas sûr que Mickey apprécie de le voir là, mais en même temps lui il disait rien à son aîné sur les combats illégaux alors hein, il pouvait toujours parler dans sa barbe. Putain, ce qu’il rêvait d’avoir une barbe digne de ce nom!
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MessageSujet: Re: SawSon | Carpe Diem. SawSon | Carpe Diem. EmptyMar 25 Fév - 18:30

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C'était évident que Sawyer n'était pas né avec le sens de la compassion, ou même de la sympathie. Ou peut être que si mais le tout s'était perdu en chemin. Il s'était passé quelque chose, les forces de la nature s'étaient inversées, la mort avait pris la place de la vie et vice versa ou quelque chose de cet acabit là pour expliquer le changement de personnalité de Lindley. Il fallait dire que plus de dix années plus tôt, on lui aurait donné le bon dieu sans confession, quoique, encore aujourd'hui, il en était capable étant donné sa capacité naturelle à entuber le monde entier mais là n'était pas le sujet. Ce qu'il fallait retenir de tout cela, c'était bien que Sawyer était à la limite de la sociopathie. Vraiment. Lorsqu'il était gamin, le cher Lindley était définitivement le premier à offrir sa veste aux jeunes femmes frileuses, le premier à passer ses notes de cours à un camarade dans le besoin, le premier bigleux à finir la gueule dans les casiers aussi mais ça, on l'oubliait bien vite, surtout le principal intéressé. Aujourd'hui, ce n'était plus le cas. Le gamin cordial et serviable avait disparu sous des tonnes de propos sarcastiques et une méchanceté inévitable. Il était hors de question d'accepter de donner ses fringues à la première venue, Sawyer partait du principe qu'il devait s'occuper de sa pomme avant de gérer la vie des autres. Alors oui, il préférait rester en vie et en bonne santé plutôt que sur un lit d'hôpital à crever de la pneumonie parce qu'il avait voulu jouer le bon samaritain... Très peu pour lui. De la même manière, l'arnaqueur préférait amplement ruiner ses camarades plutôt que les aider dans leur entreprise: quel intérêt à être sympa? Les associés d'aujourd'hui pouvaient très bien devenir les pires ennemis du lendemain si on les encourageait trop. Il fallait être dur comme l'acier, invincible comme le véritable Superman, il fallait tuer tout et tuer le monde entier qui débarquait sous ses yeux. Ouais, tout cela finalement, c'était une question d'ego. La plupart des gens ne pouvaient pas vraiment comprendre ce qui se tramait sous son crâne et pour cause, ils n'avaient pas subi cette humiliation constante et surtout harassante d'être le moins que rien de la bande. L'intello inutile et gênant. Le type avec des lunettes qui faisait mal ses lacets et se ramassait toujours par terre en cassant trois paires par semaine. Le misérable incapable de mettre un pied devant l'autre sans créer des catastrophes ou bégayer à la ronde. C'était l'ancien Sawyer, le mec qui croyait en l'humanité, qui était noble et plein de bonté. Ce n'était plus le cas. Il en avait trop chié pour s'intégrer dans ce monde qui ne voulait pas de lui. Alors, il partait du principe que s'il n'avait pas le droit à sa place, il créerait sa propre supériorité et il avait réussi, c'était le moins que l'on pouvait dire. Les gens parlaient de lui. Ils le haïssaient, mais ils parlaient de lui. Ils avaient envie de s'associer avec lui dans des crimes et des délits en tous genres, ils parlaient de lui. Il ne ressentait plus rien pour personne. Absolument rien. Comme un sociopathe. Il était réellement capable de faire semblant, rien qu'avec un sourire, des mots doux, une attitude... Mais ce n'était que du faux. Une image. Une illusion. Il s'en foutait royalement de la veuve et de l'orphelin, de la misère dans le monde, de la faim, des maladies atroces qui terrassaient des gens incroyables, il se foutait de tout. Sauf de l'odeur des billets. Sauf de leur toucher. Sauf de lui même. S'il devait devenir un monstre pour être quelqu'un, Sawyer acceptait ce destin là. Sans sourciller. Il n'était rien auparavant, absolument rien, pas même un hologramme aux yeux des gens, aujourd'hui, il était tout. Un ennemi à abattre, un modèle à égaler. C'était tout ce qu'il souhaitait, un rêve devenu réalité même si pour les autres, il était tout bonnement un monstre. Une sous merde que l'on avait envie de passer par dessus bord dès que l'occasion se présentait... Mais au moins, on finissait toujours par parler de lui.

Et c'était pour cette raison que son business marchait autant. Que chaque jour à l'heure d'ouverture, des dizaines de saloperies venaient tenter leur chance à son fameux club de poker. Que des opportunistes, des gens amoureux du risque, des monstres plus ou moins comme lui, à des degrés différents. Bien entendu, Sawyer n'avait aucun respect pour ces types en question. Ils étaient des moutons qui lui permettaient d'avoir une belle liasse de billets à la fin de la journée, son seul travail consistait à les faire revenir, pour s'enrichir d'autant plus. Mais il n'avait franchement pas à faire grand chose, ces types étaient tellement accros qu'il pouvait fort bien se comporter en sale connard qu'il les revoyait à sa porte dès le lendemain soir. C'était sa vie, une putain d'aubaine que Lindley avait le talent suffisant pour gérer la situation sans ciller une seule seconde. Comme la fameuse partie en cours. Il avait un mec à plumer et pour une fois, il avait un partenaire d'envergure. Ce cher Mason semblait lui faire confiance pour l'occasion et allez savoir pourquoi, l'arnaqueur sentait que l'homme ne viendrait jamais lui mettre des bâtons dans les roues, c'était l'occasion parfaite d'en mettre plein la vue aux joueurs en présence. Non sans insulter son adversaire du jour. Avec son sourire de connard sur la gueule, comme toujours. Il voyait bien que les esprits commençaient à s'échauffer autour de la table mais pour autant, Sawyer ne relâchait pas son attitude, il était lui même. A cent pour cent. "Je pourrais toujours te faire un prêt mon cher... Ouais, parce que là, à mon avis, t'es cuit... Cette surenchère va te coûter tes santiags et ta guitare de merde sûrement mais bon, on se marre bien, vieux." Peut être que le coup sur l'épaule était de trop en vue de la remarque de Mason pour surenchérir sur le sujet. Mais peu importe. Le connard misa à nouveau et bien entendu, Sawyer suivit le rythme en mettant deux fois plus de jetons sur la table, le regard ancré dans celui de O'Reilly durant une bonne seconde. Ils allaient tous les plumer. Ouais, tous. A moins que le débile à sa gauche, les poings serrés, ne vienne déclencher une bagarre d'envergure... A coup sûr que maintenant que la mise était faite, le destin allait se révéler et Lindley avait comme le pressentiment qu'aucun des gars à cette table n'accepterait leur cuisante défaite... Une baston dans son club? Il allait probablement devoir s'énerver pour empêcher le tout d'arriver. Mais pour le moment, tout le monde se regardait en chien de faïence dans l'attente de la décision de Mason. Une belle partie, pour sûr.

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