« Chris c’est un peu le mec parfait. Quand t’es avec lui, tu te sens bien, il a un truc dans son regard qui t’oblige à penser comme un bisounours et à sourire tout le temps. Pourtant, même s’il est dans la même pièce que toi il est pas vraiment là. C’est un rêveur, Chris, il plane toujours à trois milles. Il est toujours très calme, assis à côté de toi, une main posée sur ta cuisse pour te montrer que même s’il parle pas beaucoup, il est avec toi. Quand tu t’énerves, il te sourit et te dit que tu es belle quand tu gueules. Quand t’es triste, il achète des pop-corns et il t’installe devant un film bidon avec Jim Carrey et tout le tintouin. Ouais, c’est vraiment un mec génial, Chris. Mais il est pas tout le temps comme ça, heureux et tout. Il en parle pas, mais tu devines bien à son air mélancolique qu’il y a quelque chose qui cloche. Il a un gros cœur, Chris, un gros cœur rempli d’amertume et noirci par la cigarette. On lui a enlevé son petit frère, à Chris, tout ça parce qu’il se droguait. On lui a interdit de le revoir, on lui a dit qu’il n’était qu’un minable. On a dit à son frère que son grand frère était parti parce qu’il ne l’aimait pas. Ça lui pèse comme un fardeau, ce truc, alors quand Indiana s’avise de le provoquer avec cette histoire il s’emballe et il devient violent. Même au lit, il est toujours violent, Chris, parce qu’il a besoin de se libérer. Le sexe, c’est son exutoire. Il n’est jamais tendre quand il s’agit de baiser. Mais c’est Chris, il est comme ça, et tout le monde l’adore. »