Qu'avais-je fais de mal ? Voilà la question que je me posais à l'instant présent. Je me suis réveillé ce matin derrière les barreaux d'un commissariat de police, je ne me rappel pas comment est-ce que j'ai fait pour arrivé jusqu'ici, sans doute que la veille, j'étais dans un état encore pire que d'habitude. Ça doit être ça, je ne vois pas d'autres explications. Mais qu'est-ce qu'ils ont à me faire chier ? Comme si j'avais fait quelque chose de si mal, le monde s'en fous de ce que je m'inflige à moi-même alors pourquoi m'enfermer moi alors qu'il y a des violeurs psychopathes qui courent les rues ? Je me levais avec difficulté et me rendais jusqu'au barreau pour voir ce qui se passait en dehors de la cellule. J'avais un de ces maux de tête, la seule chose dont j'avais envie, c'est de reprendre un verre pour que ce mal passe sans problème, mais ils ne vont pas m'offrir ce plaisir ici, je le sais déjà. Je vis une sorte de gardien lever la tête vers moi. « - Ah, ben ce n'est pas trop tôt. » Me lança-t-il comme s'il avait attendu des heures. Peut-être que c'est possible, je ne saurais pas le savoir. Je le regardais attentivement en haussant un sourcil alors qu'il s'avançait pour venir ouvrir la cellule. Il est sexy dommage qu'il représente les forces de l'ordre, on aurait pu s'entendre si ça n'avait pas été le cas. Bon temps pis pour moi. « - Suis-moi. » Oh qu'est-ce qu'il peut être froid, il faut de détendre mon gars de temps en temps pensais-je en moi-même. Je posais mon regard sur son fessier avant de le suivre sans me faire prier bien longtemps, j'avais envie de sortir d'ici au plus vite. Il m'emmena jusqu'à un bureau plutôt en désordre et j'en venais à me demander ce qui pouvait se passer ici. Peut-être que mon esprit pervers me joue des tours, c'est possible. « - Assieds toi là, quelqu'un va venir s'occuper de toi. » Je fis ce qui venait de m'être demandé et me posait sur une chaise fort peu confortable tendit que le garde partait je ne sais où. Je soupirais calmement tournant mon regard un peu partout. J'attendis quelques minutes quand un policier vient prendre place devant moi. « - Bonjour, je vais vous faire passer un interrogatoire ça ne sera pas bien long. » Dit-il avec un sourire. Ah déjà, il me semble bien plus sympathique. Je lui adressais un sourire directement. « - J'espère bien. » Dis-je poliment après l'avoir saluer comme il l'avait fait. Je le laissais s'installer et mettre ce qu'il fallait sur son ordinateur. Je jouais nerveusement avec mes doigts puis j'entendis sa voix reprendre et le dialogue commença. « - Veuillez décliner votre identité s'il vous plaît. » Rien que ça ? Je repris finalement pour le faire. « - Je m'appelle Chris Izudin, je suis née le 15 février 1988 à Zagreb en Croatie, je suis célibataire. » Je le regardais noter ce que je venais de lui dire puis me regarder ensuite. « - Parlez-moi de votre enfance monsieur Izudin. » Je haussais alors un sourcil me demandant ce qu'il voulait de moi avec ça. Mais bon autant faire ce qu'on me demande pour ne pas passé plus de temps en cellule. « - Mon enfance s'est plutôt bien passée. J'avais des parents aimants, nous vivions dans une belle maison, une grande maison. Nous étions une famille bourgeoise et donc nous n'avions pas de problème d'argent. Les parents avaient même fait venir plusieurs personnes pour s'occuper de la maison et d'autres trucs dans le genre. J'avais même un chauffeur privilégier quand je devais partir quelque part. J'ai eu droit à la meilleure éducation qui soit, j'ai appris les bonnes manières. J'ai eu un professeur particulier en langue et en musique. Aujourd'hui, je connais trois langues : le croate, l'anglais et le français et je joue du piano comme un dieu. Grâce à mes cours en écoles privées et les cours à la maison, on peut dire que je suis un jeune homme cultivé, j'en sais des choses. C'était une vie un peu spéciale, un peu chiante surtout. » Il me regardait avec un air suspicieux, j'avais comme l'impression qu'il ne me croyait pas. Comme si j'allais inventer ce genre de chose. Surtout que je n'aime en aucun cas la vie que j'ai menée lorsque j'étais enfant. Si j'avais pu, j'aurais dit autre chose. « - Qu'est-ce qui vous a poussé à quitter une vie parfaite comme celle-là ? » Un rire m'échappait à la suite de cette question. Comment est-ce que les gens peuvent penser que la vie est parfaite quand on est riche ? Ça n'est pas le cas. Je levais les yeux au ciel. « - Au risque de vous vexer, Monsieur le Policier, je ne trouvais en aucun cas ma vie parfaite. Autant vous dire tout de suite que j'ai commencé à en avoir marre de ma vie à l'âge de 12 ans. Je l'a trouvais particulièrement ennuyante, je n'avais pas le droit de faire ce que les autres enfants font. Je les voyais jouer de l'autre côté de la rue et je n'avais qu'une envie, c'est de les rejoindre. Mais ma mère ne voulait pas que je le fasse. Elle disait que ça n'était pas digne d'un garçon comme moi. Les obligations, les réceptions et tout le tralala de bourge ça commençait à me pomper l'air. Plusieurs fois, je suis allé en cachette jouer avec les enfants plus pauvres et c'était bien plus amusant, je me sentais mieux de leur côté. Mais je me faisais punir une fois que les choses étaient découvertes malheureusement. Je me rendais bien compte que je ne pouvais plus vivre comme ça. Ce n'était pas une vie pour moi. Alors j'ai attendu longuement, j'ai attendu d'être majeur en fait. J'ai travaillé durant une année et j'ai pu me prendre un appartement tranquillement, j'étais enfin libre selon moi. Libre de faire ce que je veux. J'étais.. Je suis toujours bien en dehors de ma famille. » Je soupirais doucement. Même devoir parler de ce genre de chose ça m'était insupportable. Je déteste encore plus cette époque aujourd'hui et je pense que ça ne risque pas de s'arranger un jour, ils sont beaucoup trop coincés pour ça les parents. Je pensais en avoir déjà finis avec les questions, mais non visiblement une nouvelle arrivait. « - Ne regrettez-vous pas votre choix ? » Ce n'est pas une bonne question à poser. Je serre alors mes mains, soufflant doucement pour me détendre avant de reprendre directement. « - Non. Non, je ne regrette pas. Mes parents sont deux personnes que je n'ai plus envie de connaître. Je... Il y a juste une chose que je regrette, c'est d'avoir perdu mon frère de leur faute. C'est la chose la plus cruelle qu'on ne m'est jamais faite ! Ils ont été lui dire que je ne l'aime pas. Alors que.. C'est moi qui l'ais pratiquement élevé il est comme mon fils ou presque. Je n'ai plus le droit de le voir, je n'ai plus le droit de l'entendre et en plus maintenant, il doit me détester. Pourquoi ? Parce que je me drogue ? Et alors ? Je fais rien de mal à personne, je ne lui ferais en moins de mal à lui. Je sais très bien ce que je fais, je ne suis pas comme tous ces mecs violant. Je.. » Il m'arrêta avant que je ne poursuive ma phrase. « - Calmez-vous monsieur. On va en rester là pour cette question. Pourquoi n'avez-vous jamais pensé à arrêter la drogue ? » Je le regardais longuement sans rien dire. Qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver celui-là avec ses questions. Non mais de quoi je me mêle franchement ? Je pris sur moi et essayai de répondre gentiment quand même. Je ne voulais pas être impoli non plus. « - Parce que je n'en ai pas envie. Je me sens bien avec ça. Et comme je vous l'ai dit, je ne fais rien de mal à personne. Je suis juste bien. Ca me permet d'être plus créatif, de faire des choses que je ne ferais pas si j'étais clean. Je n'ai pas envie de faire des efforts pour rien non. Je ne changerais pas. Je ne le veux pas. » Il hocha la tête à la suite de mes paroles puis finalement, il se retournait vers moi. « - Bon, vous allez partir. Juste une dernière question. Avez-vous une personne proche ici ? Qu'on peut contacter en cas de problème ? » Je souris doucement soulagé de pouvoir sortir de là. Puis je n'eus pas besoin de réfléchir bien longtemps pour répondre à la question évidemment. « - Indiana Keynes, mon amie d'enfance et ma meilleure amie. C'est elle que je veux en cas de problème personne d'autre. » Dis-je, directement en pensant à la jeune femme. Une jeune femme avec qui j'ai partagé bien des choses, et même mon corps, c'est dire, alors que pourtant, ma bisexualité est présente et mon attirance pour les hommes est beaucoup plus grande que pour les femmes, elle est l'exception. Je me levais calmement quand le flic fit la même chose et je le saluais une derrière fois. « - A la prochaine. » Dis-je alors que je prenais finalement la porte. Je sortais de là avec le sourire heureux de retrouver l'extérieur pour aller retrouver mes petites habitudes.