Les yeux fixé sur son père, Elliot n’arrive pas à croire ce qu’il vient d’entendre. Dans sa tête, c’est tout simplement inadmissible que de tels procédés aient encore cours. Un mariage arrangé… Non mais et puis quoi encore ? Décidément, son père n’aura pas fini de lui pourrir la vie, même s’il est maintenant majeur. Bon certes, c’est de sa faute aussi. Il a toujours dit amen à tout ce que disait son père. Probablement une question de respect, d’amour aussi dans un sens. Probablement pour ne pas le décevoir aussi. Juste pour obtenir une légère parcelle de son attention. Cette fois pourtant, la jeune homme n’entend pas se laisser faire. Père, il est hors de question que j’épouse une quelconque fille à papa riche et insipide. Je n’ai aucun intérêt pour tes magouilles économiques et je ne te laisserais pas dicter mon cœur. Son père éclate de rire et secoue la tête. Comme si son fils venait de dire une bêtise d’enfant et qu’il ne comprenait pas ce qu’il venait de dire. Comportement qui a d’ailleurs le don de l’énerver grandement. Il n’est plus un enfant après tout. Je suis très sérieux père. Cette fois, l’homme le regarde droit dans les yeux, l’air sévère, presque effrayant même. Tu l’épouseras mon garçon. Ce n’était pas une question. Je me suis simplement permis de te prévenir avant qu’elle n’arrive, mais tu épouseras cette fille. Suis-je bien clair ? Il l’est en effet, mais Elliot lui lance un regard noir. Très clair mais… Son regard s’est posé sur la porte et il n’a pu que s’interrompre. Tout simplement parce qu’il est trop bien élevé pour hausser la voix en public. Et puis parce que dans son champ de vision vient d’apparaître une créature de rêve. Sa gorge se serre, il déglutit difficilement et plaque un sourire arrogant sur son visage. Sans pouvoir s’en empêcher en vérité. Alisha, je te présente Monsieur Walker et son fils, Elliott. Alisha… Cette demoiselle s’appelle Alisha… Et semble aussi ravi que le brun d’être là. Après tout, il ne peut pas lui en vouloir, elle est magnifique et enchaînée, n’importe qui serait en colère. Super tout ça, absolument génial. Je suis censée faire quoi exactement? Une danse du ventre pour les accueillir... Un concours de hot dogs? Les sourcils du jeune homme se fronce, il n’est pas certain de bien comprendre de quoi elle parle. Au fond de lui, il est très impressionné. Cette fille répond à son père, elle ose le rembarrer et même, être ivre à une soirée mondaine. Son sourire arrogant se transforme rapidement en sourire fin, charmeur et mystérieux. Ce petit sourire qui a déjà fait craquer tant de demoiselles. Sauf que cette fois, il n’est pas calculé, loin de là…

Ce ne sera pas nécessaire, chérie. Je voulais juste te présenter ton fiancé, histoire que tu ne sois pas décontenancée le jour J. Bon, bien entendu, tu devras faire quelques apparitions au bras d'Elliott avant cela pour que les médias soient heureux... Et il grimace… Tout ça, ce sont des conneries. Il devrait avoir la foi et la force de se dresser contre son père, tout comme cette déesse devant lui. Cette déesse qu’il a envie de mieux connaître. Cette déesse qu’il veut faire sourire de nouveau maintenant qu’elle est en colère, ou triste, il ne sait pas trop en fait. Enchanté, Alisha... Si tu veux, on peut aller discuter en tête à tête, le contexte est un peu intimidant, j'imagine. Il a ce sourire insupportable sur les lèvres, tout comme son air arrogant. Celui qu’il n’arrive jamais à enlever lorsqu’il est en public. Il a d’ailleurs du mal à se rendre compte qu’il agit exactement comme il ne faut pas. Tu m'excuseras dandy sur patte mais j'ai pas de temps à perdre avec un Don Juan dans ton genre. Si Monsieur mon père désire un mariage, je suppose qu'il y en aura un.. Et encore, pas sûr. En attendant, je considère que faire chacun notre vie de notre côté, ce sera les règles, OK? Maintenant, si vous voulez bien m'excuser... L’hériter écarquille les yeux, peu habitué aux attaques en règle comme celle-ci. Tout ceci lui semble d’ailleurs très injuste, mais il ne réplique pas. Son père regarde après tout et puis… elle lui plaît. Elle n’est pas insipide et encore moins quelconque. Ses mains se font moites et il les serre l’une contre l’autre, toujours le sourire aux lèvres. Visiblement pas décontenancé, même s’il l’est à l’intérieur. Il veut lui répondre, mais il a à peine ouvert la bouche qu’elle est déjà partie. Soudainement, le brun se sent seul et un courant d’air vient le faire trembler. Et bien fils, tu as intérêt à la museler, ta chère fiancée… Il ne répond rien, fixant toujours la porte par laquelle elle est partie… Il se passe la langue sur les lèvres, comme pour les réhydrater et sourit finalement. Ce n’est plus un sourire arrogant, ni même charmeur… C’est plutôt… Un sourire un peu con… Qui ne met pas plus d’une seconde à disparaître…

(+)
Bon tu joues ? Attends j’finis ! Les sourcils du brun se froncent, il déteste quand son ami fait ça. T’aurais pas pu attendre la fin de la partie pour te prendre ton rail sérieux ? Rien à voir avec le mec des mondanités. Quand il est avec Mathias, il est une toute autre personne. Jamais personne ne l’a vu comme ça. Souriant, détendu, naturel en fait. Oh ça va. J’ai besoin de ça pour le marathon de la semaine prochaine. J’dois m’entraîner encore si j’veux gagner et c’est pas en jouant aux échec que j’vais améliorer ma course. Le brun éclate de rire et hoche la tête, il a raison bien sûr. Du moins à propos de la course, pas sur la drogue. Ok très bien d’accord, on va courir dès que la partie est terminée ça te va ? Il sourit de toutes ses dents et le regarde jouer très rapidement, comme pour se débarrasser de la partie. Elliott secoue la tête, un peu dépité, mais le met en échec finalement. Allez c’est bon on arrête. Fais pas la gueule chéri. Promis on en fait une en rentrant. Il le fixe avec un regard noir. D’habitude, sa tendance à l’appeler par des petits noms bizarres ne le dérange pas, mais pas cette fois. Parce que cette fois, dans un coin de son crâne, traîne une grande et jolie blonde, qui le fait soupirer… Et beh mon pote, j’sais pas qui c’est, mais elle a l’air géniale vu ton air débile. Le grand brun éclate de rire et se lève pour le pousser. Il l’insulte gentiment, chausse ses chaussures et s’enfuit en courant dans les rues de Boston. Rapidement suivi par son ami, qui le regarde, songeur. Pourquoi tu participes pas avec moi ? Je sais que t’es pas sensé me connaître et tout, mais bon, on fera comme si non ? L’air un peu triste, il regarde le blond qui court à ses côtés. J’aimerais beaucoup Mathias, mais je ne peux pas. Il va y avoir des caméras, des photographes et je ne veux pas décevoir mon père. Et puis, je vais réviser ce jour là de toute façon. Alors tant pis, une autre fois peut être…

Ou alors jamais…