Encore une journée des plus banales. Il était quoi … dix-sept heures ? J’avais mon sac sur mon dos, mon pas était assez lent il faut bien l’avouer. J’étais tout sauf pressée de rentrer chez moi. J’étais un peu étonnée de ne pas pouvoir retirer mes pensées de lui. Mon Gobe Mouche. Mason. Un petit sourire aux lèvres, je soupirais doucement. Parce qu’il arrivait tout simplement à me rendre heureuse. A camper un sourire sur mes lèvres frêles. J’étais persuadée que j’allais le revoir un jour où l’autre. Il le fallait. Mais … qui savait quand ? c’était la principale question qui brûlait mes lèvres et m’empêchait encore plus de dormir que je n’y arrivais pas déjà. Je marchais donc, mes mains dans mes poches mais sentant comme si elles serraient les siennes et je ne faisais attention à rien. Pour ne pas changer. Un peu rêveuse, j’avais passé toute la journée à faire mon boulot de serveuse, rien de bien folichon, une journée comme une autre qui venait de terminer. Enfin façon de parler, il n’était pas tard, mais je ne savais pas quoi faire. Comme souvent. Alors je me laissais porter là où mes pieds me menaient. Un pas devant l’autre. Un peu au hasard, un peu à la découverte de la vie.

Quand la truffe du chien rencontra ma main je sursautais un peu. Non mais que j’avais peur, loin de là, mais je me demandais surtout ce que je faisais assise sur ce banc. J’avais toujours le chic pour m’endormir à des endroits étranges et ce n’était donc ni nouveau ni inattendu, mais c’était comme toujours un peu désorientant. Et le chien continuait à venir frotter sa truffe contre ma main pour me réveiller un peu plus. Je me mis à rire « Hé doucement, doucement ! » dis-je avant de poser ma main sur son museau. C’était dangereux. Très dangereux, après tout je ne connaissais pas ce chien. Il aurait pu me mordre, il aurait pu me dévorer d’un seul coup. Mais non … c’était pas le cas. « T’es un beau chien toi, ouais t’es un bon toutou » dis-je avant de m’accroupir pour le caliner un peu. J’avais toujours trouvé un certain réconfort dans les animaux, ils ne jugeaient pas. Ils étaient simplement honnêtes et vrai avec toi. « Mais où est ton maître ? » dis-je avant de me relever pour chercher des yeux a qui pouvait appartenir cette magnifique bête câline.

Le chien était vraiment affectueux, et ça me faisait vraiment du bien de pouvoir me retrouver un peu avec quelqu’un. Parce que oui, un chien était certes un animal, mais c’était aussi un être vivant et donc un quelqu’un et non quelque chose. Et je dois avouer que celui la était vraiment tellement mignon. Je me baissais vers lui, ma main toujours sur son museau alors qu’il venait se coller un peu plus à moi pour respirer et identifier mon odeur probablement. St ce que c’était Iggy qu’il sentait sur moi, peut être j’en savais vraiment rie, Peut être juste qu’il sentait que j’aimais bien les animaux. Assise par terre je riais alors qu’il venait quémander les câlins et les caresses. Il me mettait presque par terre d’ailleurs. Riant doucement je continuais à le cajoler avec plaisir, heureuse qu’il me rende le sourire et que je puisse me retrouver à penser à autre chose qu’à savoir si un jour ou non je reverrai Mason. C’était idiot, j’étais idiote. Très idiote. Et je ne devais plus y penser. C’était une belle soirée hein. Et comme je le lui avais dit, il m’aurait probablement oubliée plus vite que moi je l’aurai oublié. Et pourtant … mon cœur battait un peu plus vite quand je pensais à lui, et quelque part je me détestais pour ça !

Mais ne pensons pas au cœur, profitons de ce que l’on a sous la main et sous la main j’avais cet immense chien qui semblait pourtant doux comme un agneau à mes côtés. C’était étrange. Et pourtant agréable. Un animal ne peut pas connaître ton passé, a moins de l’avoir vécu avec toi. Mais un animal ne va pas te juger ou te quitter. Il sera toujours la. C’est simple s’il t’aime il te câline, s’il ne t’aime pas, il ne te câline pas et grogne. Et celui la semblait bien m’aimer. D’où venait il, j’en avais aucune idée. C’est alors que j’entendis cette voix derrière moi. Je sursautais un petit peu quand même. Faut dire que je suis rarement habituée à entendre les gens parler. Je me contente d’écouter sans réellement entendre ce que les gens disent. Vieux salopard, tu m'fais des infidélités? je me relevais rapidement et regardais la nouvelle venue en rougissant. « Oh je suis confuse, excusez moi. Je ne voulais pas. Enfin je veux dire il est venu et … il est tellement mignon, j’ai pas pu résister, je suis désolée je ne voulais pas … » en définitive je n’étais même pas sûre de ce que je ne voulais pas moi même. Mais comme toujours, j’étais peu sûre de moi et je bafouillais. Du grand Lou quoi ! Mais elle ne semblait pas trop m’en vouloir, ou du moins en apparence. Je restais un petit peu méfiante tout de même. Elle me tendis sa main et je la serrais un peu maladroitement. Moi, c'est Pippa... Dis, qu'est-ce tu y' a fait pour l'envouter? je haussais les épaules. « Moi c’est Lou-Ellyn. Enfin tout le monde m’appelle Lou. » je riais un petit peu, nerveusement « Enfin c’est plus court quoi. » je souriais doucement puis donnais une nouvelle caresse sur le crâne du chien qui était resté près de nous deux. « Heu bah … je sais, pas je dormais, et quand je m suis réveillée je me suis retrouvée nez à nez avec sa truffe. » je baissais les yeux sur le chien. Et souris. « Pourquoi ? Il est super sociable votre chien. Il s’appelle comment !? » demandais-je très intéressée.