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“People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”

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“People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  _
MessageSujet: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyVen 22 Nov - 23:55


    - Regarde où tu traverses, connard.

    Allure placide, sans se presser. A quoi bon de toute manière? Il a pas vraiment vu que le taxi lui fonçait dessus et back in New York City, ça lui est arrivé des milliers de fois de se faire insulter par un type dans le genre alors franchement, Des va pas s'en formaliser. Non, c'est plutôt son état de type perdu dans ses pensées qui l'alarme d'un coup. Un sursaut, une tombée dans le trou noir qui vous réveille tout à coup. Et c'est presque ça en ce moment, il dort à moitié éveillé. A cause de nuits d'insomnie, d'un train-train qui l'assomme sans collision abrupte au réveil pour lui dire de se bouger le cul. Et c'est vrai que ces trajets se font assez brefs. L'appart qu'il partage avec sa fille pas loin du commissariat. Quelques pas à faire, c'est vrai, c'est pratique... Et ça le ronge encore plus au fond, parce qu'il peut pas s'empêcher de se plonger dans tout et n'importe quoi, de regarder des dossiers qui le font frissonner, de plancher sur les Sons of Liberty en se demandant ce que l'affaire adviendra. Entre Mick et lui y'en a pas un pour rattraper l'autre, de pâles copies de types qui ont envie d'échapper à leurs problèmes en essayant de ramener ça dans le boulot. Bordel, ça devient grave hein? Mais ça fait plus de vingt ans que ça dure et Des est pas prêt de s'arrêter là... Après tout, on est passionné ou on l'est pas. Et puis, il a pas envie de penser à Darla ni de tout reporter sur le dos de sa fille, il a trop compté sur elle ces derniers temps, faut aller de l'avant, la laisser passer du temps avec son mec. C'est trop con mais il se rend compte qu'elle a plus besoin de lui, que c'est lui le boulet sans cesse attaché à sa jambe parce que maintenant, il est bien tout seul comme un con. La mort de Darla ça a pas seulement laissé un grand vide, ça lui a aussi enlevé la perspective de construire un truc avec elle, enfin. Reconstruire, démolir. Allez savoir sur quelle voir ils allaient... C'était sans doute pas la bonne comme d'habitude mais y'avais une perspective, un plus grand schéma à caler dans le petit sans que les bords ne coincent. Et maintenant, c'est foutu. Et Silver grandit, sans que personne ne s'en aperçoive à part lui... Tfaçon c'est pas comme si mère avait été dans les parages avant pour en témoigner. Et encore moins désormais.

    Il allume une clope, pour éviter que le tout grandisse dans son esprit, comme une tâche noire qui ne cesse de s'éteindre. Une espèce de grand trou béant qui n'a pas de limites. Ça le bouffe sans qu'il s'en rende compte et pour le remplir, il faudrait sans doute lui redonner des années qui n'ont pas défilé au compteur. Touche par touche. Une nuée de choses qu'il n'a pas eu le temps de faire, pas eu l'occasion de repenser. Alors il marche dans la rue, en évitant les passants, eux aussi occupés, d'identités diverses qui ne font pas ce qu'il est là aujourd'hui, dans une ville qu'il connaît à peine parce que les seuls endroits qu'il a prit la peine d'explorer sont le bar près de chez lui, le commissariat et éventuellement l'épicier du coin. C'est Desmond, pas le type qui parcourt les rues à la recherche d'un truc qu'il ne comprend pas. Il préfère se cloîtrer chez lui à mater des vieux films, fumer des clopes, boire du whisky même... Et aller au commissariat quand bon lui semble parce que c'est la seule chose qu'il s'est toujours trouvé bien capable de faire. Une litanie qui progresse sans qu'il sache par quel miracle. Bordel, il est fucked up au possible et ceux qui ne s'en rendent pas compte ont de la merde dans les yeux. Mais lui-même a un aperçu global et tyrannique de la situation. La changer? Pas besoin. C'est déjà assez compliqué et mal foutu pour en tirer quelque chose de potable.

    Tout ce qui lui parcoure le crâne le perd à nouveau dans un défilement bizarre et il se contente de bousculer un type au hasard. Manquait plus que ça. - Euh, désolé, je vous ai pas vu et... Son regard se fixe un instant. C'est à moitié éternel, comme un flashback qu'il aurait voulu ravaler dans le fond de sa gorge parce qu'au fond, ça le fait se sentir mal. Bordel, il se rappelle vaguement un truc que Silver lui a dit mais impossible de replacer la conversation dans le contexte. Faut dire qu'en ce moment, les cernes qu'il porte sur la gueule et l'air de paumé qu'il trimballe font comprendre à pas mal de monde que non, ça va pas.

    - Qu'est-ce que tu fous là, toi aussi?


    Le ton est pas amer, juste curieux. Il se souvient plus des tenants et aboutissants. Et puis, revoir Roman Doherty là, devant lui, hors contexte, ça lui fait tout drôle. Plus que ça pour faire une journée parfaite hein? Ou pas d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyLun 25 Nov - 0:44

Quand il sort de là, il ne sait plus trop ce qu'il doit penser, dire ou faire. Déjà qu'il a hésité avant de pousser cette porte, mais désormais il paraît hésiter à l'ouvrir dans l'autre sens pour partir. Un savant mélange de dégout et de fascination, avec une pointe de dépendance. Même s'ils ne se sont encore pas dis grand chose d'intime, qu'ils ne sont pas entrés dans le vif du sujet, Roman se sent étrange. C'est à ça que ça ressemble de faire un pas en avant ? Il se sent tremblant, comme frappé d'une mauvaise grippe, encore un peu et il sent sa température grimper et les nausées pointer le bout de leur nez. Ou alors ceux sont les symptômes d'une grossesse, mais il lui semble pas qu'il ait eu du retard dans ses règles.. On s'égare, on divague.
Il en perd même ses repères, et déjà qu'il en a pas des masses depuis qu'il est à Boston, puisqu'il lui faut bien se perdre toujours cinq fois avant de retrouver la direction de l'appartement de Tessa. Et de lui. Leur appartement. Ca lui fait étrange, ça sonne erroné et en même temps tellement bien. Il sourit comme un con en quittant l'immeuble et se fait klaxonner en traversant n'importe où, n'importe comment, parce qu'il a plus sa tête à lui.
C'est positif. Pas qu'il manque de se faire écraser mais qu'il se sente à la fois si pesant et si léger. Parce qu'il ressent des choses qu'il avait encore jamais ressenti et qu'il sait bien ce que ça veut dire; il est sur la bonne voie. Et il y croit. Il le veut.
Les mains dans les poches, le col de sa veste remonté sur sa nuque, le grand blond finit par lever le nez de ses souliers, d'effacer son sourire idiot et lit les panneaux pour réaliser qu'il s'est encore planté. Il reste planté quelques minutes en soufflant, persuadé que finalement, l'idée de se tatouer le plan de la ville sur le cul c'est pas si mal. Y en a bien qui se font tatouer le plan de prison sur le dos, alors pourquoi pas ?

Roman tourne la tête dans tout les sens, incapable de demander son chemin. Parce qu'il n'est pas encore prêt à s'adresser aux autres, surtout aux inconnus, et aussi parce qu'il a toujours ce petit truc dérangeant chez lui, le fait d'être persuadé de pas avoir besoin des autres. Certes ça s'amenuit mais ce n'est pas encore totalement effacé. Soudainement persuadé d'avoir trouvé le bon chemin, le suédois fait demi-tour, et se remet à avancer de cette démarche sûre et rapide. Le nez de nouveau sur le sol, il a la tête pleine d'un mélange de tout qui lui donne un peu la migraine.
Il pense à Wren, qu'il n'a toujours pas revu depuis qu'il est arrivé, alors qu'il sait pertinemment qu'il est ici, Silver l'a prévenu. Depuis la fusillade, Roman n'a pas pris de nouvelles de son aîné.. Enfin surtout aussi depuis la mort de leur mère. Sujet sur lequel ils ont toujours été en désaccord. Ca l'angoisse un peu, et il n'est pas certain que son frère ait très envie de le voir débarquer. Pas après tout ça, pas après ce silence radio. Cette absence impardonnable. Et Liv ? Il grimace et relève la tête quand il se cogne à quelqu'un et tourne sur lui-même pour se baisser et ramasser le paquet de clope qu'il était en train de sortir de sa poche, avant le contact.

La voix ne lui fait pas d'effet particulier, mais quand il se relève et qu'il baisse les yeux sur l'individu.. Il se fige. Sa tête lui tourne à nouveau, et sa gorge se noue. Roman se surprend même à avoir les mains moites et la respiration courte. Pas lui. Pas ça. Pas quand il commence à se sentir bien, à se sentir mieux, que la vie prend une tournure qu'il n'a jamais envisagé mais qui lui plaît.
Les bâtiments, les noms de rue, tout s'efface. Ils ne sont plus à Boston, mais à New York. Et cette simple vision coupe la chique au suédois qui serre les dents, parce qu'il revit des choses qu'il préfère oublier dans un coin et, pendant quelques instants, l'envie de planter le flic sans rien dire lui effleure l'esprit mais il n'en fait rien.
Il a une sale gueule. Si Desmond peut avoir une bonne tête le reste du temps.

« J'peux vous posez la même question. Vous m'suivez ? Ca devient maladif putain, » il reprend les bonnes vieilles habitudes, avant de s'en rendre compte, de se mordre la langue et de soupirer. « Enfin.. Boston est petit .. Le monde aussi apparemment. » D'une main, il repousse l'homme sur le trottoir, quand une voiture les frôle. Ils conduisent comme des merdes, c'est dingue, mais il garde la réflexion pour lui. « Je compte ouvrir un hypermarché.. Je vis ici aussi, accessoirement, » il plaisante à peine, parce que Desmond c'est un tas de souvenirs qui le dérange, et qu'il peut pas passer outre la multitude de sentiments et ressentiments qu'il a pour lui.
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyMer 27 Nov - 8:34

    C'est pas son habitude, les regrets. Et pourtant, là et maintenant, la lassitude le prend, le fait traîner du pied par terre comme un enfant de quatre ans à qui on a refusé son bonbon. Pas sûr de quoi faire, d'où aller. Il s'est souvent cherché des buts à atteindre... Ceux de Silv, puis les siens, puis les autres. Tout passe avant n'importe quoi et ça le rend dingue, une constante irréelle qui lui donne envie de plomber la gueule de certains. Il devrait pas en fait. Des fois, il se dit qu'être dans la police c'est même pas fait pour lui, que le jeu en vaut pas la chandelle et certains pensent qu'une retraite bien méritée sous le soleil d'Acapulco le ferait réfléchir à deux fois avant de foncer dans n'importe quel mur qui prend sa forme. Son erreur c'est de croire que ça va passer, que ça casse jamais. Il s'est calmé ces temps-ci. C'est pas faux, il change, évolue. Et pour une raison conne, celle du deuil de sa femme. Des se mord la lèvre, continue de marcher, lancinent. Ses pas ricochent sur le pavé et ça le fait chier, c'est pas son genre pourtant de se laisser abattre mais il paraît que y'a une première fois à tout, que y'a pas que des mirages pour ambiancer l'existence. Bordel.

    Se concentrer sur l'affaire en cours? Une idée de plus à foutre en vrac dans toutes celles qu'il possède déjà. C'est compliqué, non? D'essayer de s'intégrer. Et se plonger la tête la première dans le boulot, ça a toujours été une des réactions premières aux merdes de sa vie, mais au bout d'un moment, ça colle plus non? Un truc qui bloque, indéfinissable mais bien là, jamais à l'envers, sur le dessus de tas. Et c'est là qu'il en est, à errer dans les rues sans grand but à part celui de chercher dans sa tête depuis quand les choses sont devenues aussi compliquées,... Quand a-t-il commencé à se poser des questions existentielles déjà? Y'a pas mal de temps en fait. Une décennie. Mais avant, c'était simple de les reléguer au fond du premier placard venu pour plaquer un rictus sur le coin de sa boucher et sortir deux, trois répliques, bien senties, sans demander son reste.

    Alors là, le passe qui lui rentre dedans comme une caisse envoyée à toute allure, ça le rend toute chose. Et pourtant, là encore, c'est pas familier, le sentiment lui reste coincé dans le palais, comme s'il avait prit une mauvaise aspiration. Il lâche sa clope, pose un regard interdit sur Roman. Le pire dans tout ça? Le gamin a l'air mieux. Il a pas cet air perdu, habituel qu'il porte en général, comme s'il allait commettre un attentat dans l'instant. Pas étonnant que Des l'ait traqué pendant un moment... Puis avec toutes ces histoires, ça lui est sorti de la tête. C'est dur en général, de le débraquer, quand il décide de vous suivre à la trace, y'a pas grand chose qui le retient de le faire à part une armée de flics à ses trousses, et encore même ça, ce serait plutôt ridicule. C'est pas la peur qui l'habite, ni le doute. C'est son côté casse-cou, fendard, je-m'en-foutistes... Mais faut le dire, tout les coups assénées dans les côtes lui enlèvent de sa superbe et en ce moment, il a juste l'impression d'être un type paumé de quarante-quatre ans, inconscient d'où il va, des décisions qui le prend. Des voudrait se secouer, se foutre des baffes mais un coup d'œil dans le miroir suffit à le dissuader. Les cernes plaquées sous les yeux et le reste, y'a pas photo, faudrait qu'il dorme plus, qu'il arrête le whisky quotidien, le café et la clope... Mais merde, il va pas se retirer dans un temple bouddhiste et boire un thé tous les soirs, si? Non, pas son genre. S'enfoncer dans sa connerie c'est plus son genre... Mais rengainer ses armes des premiers jours, loin de là. Alors ouais, voir Roman, là devant lui, c'est bizarre. Ça lui fout le cafard, de le retrouver là, manque plus que le fantôme de Darla et le père du gosse, puis le tableau serait complet, non?

    - Ouais, j'ai pas que ça à foutre de dépenser un billet d'avion pour ta gueule, aussi charmante soit-elle. Enfin bref... Ouais, on dirait.


    Le bref sourire qui passe sur son visage semble fantomatique. Entre eux, c'est électrique, et pas dans le bon sens. Le gamin l'a toujours vu comme le grand méchant loup, depuis le jour où il a arrêté le père Doherty... Et après tout, Des est personne pour le blâmer, non? Le mec le méritait ceci dit. Et puis, Des, il faisait juste son métier à la con hein? Faire cramer des gens, ça aide pas l'ordre public. Mais bref, c'est compréhensible, normal même, de blâmer un type que vous avez vu arrêter votre père, sans raison apparente, … Mais Roman a jamais été le naïf aux airs d'ange, Des en est bien conscient. Son sentiment est différent. L'envie de le traquer, de savoir s'il prépare une connerie en réserve, ça lui est passé. Comme quoi, peut-être que ça aussi c'est un signe de maturité.

    - Pourquoi t'es là sinon? J'imagine que t'as suivi ton frère. On vous a rien demandé les Doherty mais bon, j'imagine que c'est comme ça. Et ta soeur dans tout ça?

    Il allume une nouvelle clope, essaie de pas être trop brusque... Après tout, le môme n'a rien demandé de son acharnement et puis, on voit où ça te mène tes conneries Des, à savoir ici au lieu de New York, et rétrogradé en plus. Ha ouais, puis ta femme est morte aussi. Bingo
    .
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyDim 1 Déc - 3:25

Discrètement Roman se pince le bras, à travers sa manche, en les croisant, des fois qu'il soit seulement en train de faire un rêve particulièrement étrange. Même si ce qui serait le plus bizarre là-dedans serait de rêver de Desmond Graham, parce qu'à coup sur les amateurs de psychologie à deux sous y décèlerait une quelconque attirance inavoué entre les deux hommes. Tu parles Charles. Il a beau se pincer la peau, au point que ça commence à le lancer dans l'intérieur du bras, mais rien. Il ne se réveille pas en nage dans son lit, ne se retrouve pas comme par hasard dans sa chambre. Il est toujours dans la rue, les bras croisés, le regard vide posé sur l'homme devant lui et encore à se pincer la chair avec acharnement. Il arrive à peine à se souvenir des mots exacts qu'il a pu balancer à ce type avant de partir, mais ce n'était pas une déclaration d'amour à coup sûr. Si quelque part, au fond de lui, une voix qui prend fortement les intonations de celle de son psy, lui conseille de s'excuser et de reprendre un bon départ avec l'agent, il subsiste une certaine rancoeur. Ainsi qu'une rancune tenace, qui lui colle aux semelles, pour l'arrestation d'un père qu'il essaie d'oublier. Mais voir Graham père devant lui, ça lui renvoie tout ce qu'il essaie de laisser derrière dans la gueule et ça fait mal. Il préfère encore se prendre une bonne mandale de la part de Wren que celle de ce connard de hasard qui vient de lui foutre ce type en particulier sur son chemin.

Chemin qu'il peut passer s'il veut, sans s'attarder sur lui, mais quelque chose l'en empêche. Ses pieds cloués au sol mais aussi une envie malsaine de lui faire face et de le torturer un peu. Qu'est-ce qu'on dit sur le naturel déjà ? Ca doit être vrai au final. Pour tout ce qu'il lui a fait endurer, Roman sent que c'est sa chance de retourner la situation. Pourtant il n'arrive pas à aligner plus de quelques mots, parce que l'allure de l'agent lui fait presque pitié. Non, pas presque. Il a pitié de le voir dans cet état. C'est presque s'il ne ressent pas un peu de compassion, alors pour faire passer cette pilule trop amer il lève les yeux au ciel et se passe la langue sur les dents en réfléchissant.

Même ses répliques ne sont plus aussi cinglantes. Ca lui fait un effet de petit manque, mais il persiste à garder les yeux rivés sur le ciel, puis sur le mur derrière l'éreinter. « Je savais bien que vous me trouviez charmant, » sa plaisanterie se perd quelque part dans le silence qui subsiste entre eux quand ils se taisent, malgré le vrombissement des voitures et les conversations qui leur parviennent des passants qui les frôlent.

Roman l'entend à peine, le regard rivé sur la cigarette que Desmond porte à ses lèvres et qu'il allume. La vision de la petite flamme qui vient lécher le tabac le laisse pensif, perdu, et il a du mal à quitter le bout rougi des yeux avant de finalement secouer légèrement la tête, se frotter le front de la paume et tenter de reprendre contenance. Parler de Wren le fait légèrement grincer des dents mais il ne fait pas de réflexions. « Non, je n'ai pas suivis Wren, » confesse-t-il sans pour autant aller plus loin, parce que ça ne regarde pas Graham de savoir que c'est une femme qu'il a suivit, et encore moins qu'il n'a pas vu son frère depuis qu'il est arrivé. Ni Silver d'ailleurs. « Je suis là pour… mes études, » finit-il par lâcher. Il ne ment pas, il s'est inscrit pour l'année à débuter, sans réelle conviction, mais on lui a dit que c'était un pas en avant. Parler de la thérapie ne le tente pas, Desmond n'a pas besoin de le savoir si ? Si c'est pour l'entendre se foutre de lui, ou grimacer parce qu'il croit pas à ces conneries, c'est pas la peine. Et puis Roman ne s'est jamais confié à ce type, alors pourquoi commencer maintenant?

« Ma soeur est encore à new York, je ne sais pas ce qu'elle fait, » mais c'est pas plus mal si elle s'éloigne des Doherty et leur capacité à tout détruire, manque-t-il d'ajouter. Il grimace un peu. Il n'a jamais trop apprécié cet intérêt qu'il trouve encore déplacé de ce type pour sa jumelle. « Et vous ? Boston pour une retraite c'est pas franchement le meilleur plan, » la pique se veut volontaire et s'il ignore la moitié des drames qui sont arrivés à Desmond, l'apprendre ne changerait rien au final. Il subsiste une certaine animosité qu'il ne peut réfréner.
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyLun 2 Déc - 17:41


    Les Doherty tournent dans sa vie sans qu'il puisse les compter, et s'il y pensait deux secondes de trop, ça lui filerait un mal de crâne sans précédent, il aurait mieux fait de les oublier et de partir s'exiler au soleil, sur une plage abandonnée, coquillages et crustacés mais c'est pas le cas. Des est toujours là où on l'attend trop. Dans une ville pourrie par des trucs insalubres, du crime et de quoi s'occuper. Ce serait con s'il se faisait chier, une fois à la retraite... Mais il y est pas. Son existence patauge dans une espèce de tourbillon d'imbécilités et de mauvais choix mais il continue de les faire parce que sinon, on se marre pas vraiment au final. Des se mord la lèvre, écrase le bout de sa clope entre ses doigts, nerveux, sans trop de raison. C'est qu'un gamin, c'est que Roman, et à première vue depuis New York il se porte mieux que le reste du monde... Ou que lui, tout simplement. Si Desmond était coincé dans un microsome de sa vie, il est à peu près sûr que Roman serait là, à portée de main, comme un reflet de lui quand il était plus jeune. C'est ça qui le bloque dans ses retranchements et le fait repousser le gamin comme une mauvaise graine plantée sur la chaussée. Sans doute le fait qu'il se reconnaît à moitié dans ces airs perdus, et cette envie de bouffer le monde sans que celui-ci le comprenne. C'est une fureur qui passionne, qui vous met les quatre fers en l'air sans capter le pourquoi du comment. Et ça le mettrait mal à l'aise s'il y avait que ça mais non, c'est aussi toute l'histoire du père Doherty, toutes les merdes accumulées à New York. Personne peut tirer un trait sur ça et on a beau tenter d'apprendre de ses erreurs et de laisser le passé bien caché, là où il est, dans un coin de son crâne, ça marche pas souvent de la manière qu'on voudrait. Avoir la poisse? Ouais, c'est sans doute ça le terme et il voudrait pas l'avoir, être plus fort que ça et que toutes les douleurs qui l'accablent. Ces temps-ci, ça devient même physique, apocalyptique, comme si le spirituel prenait le dessus sur tout son être... Et pourtant, croyez-le, il a jamais été physicien, à faire des théories, ou même à vouloir se confier à un psy mais c'est comme ça, faut assumer, porter le poids de son corps, les erreurs sur les épaules pour y voir plus clair. Se courber, c'est pas son genre, mais en ce moment il a bien du mal à faire la part des choses. Ça explique sans doute pas mal les yeux fatigués, l'air de zombie qu'il porte sur le visage. Merde à la fin. Il a juste essayé hein?

    - Ouais, sûrement. Quand t'as pas l'air de vouloir me tuer à coups de couteau dans le dos, t'as sûrement l'air charmant.

    La phrase a rien de méchant, parce qu'il est pas d'humeur à faire des vannes ou dire des trucs blessants. Il est accablé, comme si le poison s'insinuait lentement dans ses veines et qu'il allait s'écrouler là aux pieds de Roman. Mais ce serait pathétique, et même ce gamin y voit clair dans son jeu. Il y a ce point de non-retour où Des est arrivé, où l'effort physique que lui demande la vie n'est même plus clair, qu'il a pas envie de se battre contre ses propres démons, et se fondre dans la masse, essayer de bosser comme un taré, ça lui fait oublier, ça le fera remonter la pente à un moment ou un autre, il en est à peu près sûr parce que sinon, ça en vaut pas la peine.

    - Ha ouais? Je pensais que tu le suivrais. Vous êtes souvent indécollables les Doherty. Mais bon, tu devrais le voir, je suis pas sûr que ça aille en ce moment. De toute façon, je sais pas grand chose. Et Silver? Tu la vois? Enfin j'imagine que le changement d'air, c'est sans doute ce dont on a tous besoin.

    Il sait pas pourquoi il dit ça et les mots sortent même pas de manière incongrue, c'est bizarre d'avoir une conversation simple et équilibrée, comme s'il revoyait un vieux pote sauf que Roman n'est pas ça, il y a toujours cette aura mutuelle de méfiance entre eux. Mais là, maintenant, les questions de Des ne sont pas détournés, sans doute parce que merde, il essaie pas de fouiner dans la vie du mec, qu'il essaie pas de découvrir des vices cachés ou une connerie dans le genre. C'est plus sain, moins animal traqué que leurs dernières rencontres. Des se mord la lèvre de nouveau, laisse tomber sa cigarette et hausse les épaules. Des images fulgurantes lui traversent l'esprit. Darla, Silver, l'accident, le mec qu'il a pratiquement tué en essayant de savoir qui lui avait arraché Darla. Tout ce bordel qui ressurgit et qui le fait frissonner.

    - Ouais... J'espère qu'elle va bien. Moi? Je savais pas que ça t'intéressait. Je suis pas en retraite, j'ai été transféré, c'est tout. Mais bon, les histoires courtes sont toujours les meilleures alors je te ferai pas chier avec ça puis j'imagine que t'en connais la plupart hein? Ça doit te faire plaisir j'imagine.

    Il esquisse un vague sourire triste. C'est con hein? Comme la chance tourne et que les étapes changent dans la vie de tout le monde. Son regard croise celui de Roman, sans paroles, le gamin doit sûrement se dire que c'est mérité... Après tout qui ne le penserait pas? Il a bien foutu son père en taule, c'est pas gagné de regagner une confiance qu'on avait déjà pas après ça... Mais de toute façon, c'est pas le but de Des. Il connaît pas lui-même le but de cette conversation, elle est pas désagréable, juste étrange
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyMer 4 Déc - 19:19

L'apparition, puisque c'est presque ainsi qu'il la voit, de Desmond parait être un énième coup du sort, une nouvelle intervention du hasard qui ne peut s'empêcher de venir briser le peu de stabilité qu'il semble retrouver. Une façon de lui dire "je suis le chef, je décide et je t'emmerde". Message received. Haut et fort. On ne peut pas faire plus éloquent comme expression de supériorité, si tant est qu'un être supérieur existe réellement. S'il existe, Roman est prêt à parier qu'il doit bien se fendre la gueule en ce-moment, et c'est pas franchement pour lui plaire. Qu'on rigole à ses blagues à lui, oui. Qu'on se moque de lui à ses dépends, non. Par réflexe, ou juste pour vérifier, le suédois lève le nez vers le ciel, mais il n'y voit rien de suspect; pas un nuage légèrement déformé, pas de nuages du tout même. Rien de spécial. Le ciel est bleu, le soleil brille légèrement et les oiseaux chantent, ou presque si on enlève le bruit des moteurs environnants, des passants qui chahutent et des enfants qui crient. Les oiseaux doivent certainement chanter, ou meumeumer, faire quelque chose. Ce qui semble ne pas se produire du côté des deux faux tourtereaux qui se regardent, l'un de travers et l'autre un peu fuyant, un peu vidé de tout. Il ne sait pas quoi faire, comment le faire, quoi dire. Ca ne change pas forcément de ses habitudes direz vous, mais là c'est différent; ça le rend mal à l'aise de pas savoir comment réagir. Parce que là, concrètement, il à l'air complètement con. Les mains qui entrent et qui sortent de ses poches sans qu'il sache quoi en faire, parce qu'il a plus de cigarettes, et que de toute façon il a pas envie de fumer. Le briquet qu'il a laissé dans le tiroir de sa table de chevet pour s'essayer à une séparation, et qui lui manque plus qu'il ne devrait. Il joue avec ses pieds, quelques minutes, avant de reporter son attention sur l'agent. Il a l'air réellement ne piteux état, et quelque part, Roman, ça le remue. Il lui en veut certes, mais indépendamment de ça, Desmond a toujours été un piliers dans sa vie; l'homme fort, la tête haute et qui accepte votre venin en vous renvoyant le sien. Celui qui ne se laisse pas démonter. Qui plante son poing sur la table en vous regardant droit dans les yeux pour vous faire craquer. Un pilier, oui. Là, il ne ressemble plus à grand chose. Et quelque part, ça déstabilise Roman. Ca le perturbe. Ca le touche même, un petit peu, un peu.. Ca le touche assez quand même. Même s'il s'en passerait bien de cette putain de compassion à la con.

« C'est pas des couteaux qu'il faut se méfier.. J'ai jamais été très fan des armes blanches, ni des armes à feu, » il ne sourit pas, ou qu'à moitié et lève le nez vers l'immeuble derrière l'homme. Il se sent vide, de voir Desmond ainsi, parce que ça lui manque quand même, de pas trembler de peur devant lui. Et que la pitié et la compassion, sont des émotions que Roman a toujours méprisé et les ressentir lui donne la nausée. Autant que parler de son frère. « On ne doit pas parler des mêmes Doherty alors, » parcequ'aussi loin que remonte ses souvenirs, la fratrie Doherty n'a jamais été si uni. Sauf peut être en présence de sa jumelle, au centre, pour servir de colle, mais sinon. Il se mâchouille l'intérieur de la joue et le regarde avant de se passer le pouce sur le coin des lèvres, alors qu'un goût de fer se répand dans sa bouche. Il a mordu trop fort.
Double con.

« Je suis pas sûr qu'il ait franchement envie de me voir. Il doit avoir plus besoin de Silver que de moi. Et non, » il repose son regard sur Desmond « je n'ai pas revu votre fille non plus. » Ca lui fait bizarre. C'est vrai qu'il n'aimait pas tellement que Silver le suive, à New York, où surtout de la trouver à moitié défoncée sur le trottoir, mais maintenant que cela fait plusieurs semaines qu'il ne l'a pas vu, il réalise que quelque part, elle lui manque cette folle tête blonde. Il ne sait pas grand chose de ce qu'il s'est passé, ni pour elle ni pour Desmond. Et ce n'est pas sûr que sa réaction soit franchement sensée. A dire vrai, quand il a fuit, il a coupé tout contact avec New York, et n'étant déjà pas un fan du journal et des nouvelles de base, il est encore moins au courant de ce qu'il se passe dans le monde.
Alors quand il renvoie la question à Desmond, autant dire qu'il est aussi surprit que ce-dernier. Malgré la petite pique, ou tentative, qui suit, il est curieux de savoir.. Surtout que la tête de l'homme commence sérieusement à le rendre un peu perplexe, pour pas dire triste.

« J'en sais rien, en réalité. C'est à cause de mon père qu'on vous a transféré? » ou de moi ? Ou d'autre chose ? Au final, il tente discrètement de savoir si son père a été arrêté pour ce feu qu'ils ont allumé ensemble, avant que Roman fuit, ou si on a trouvé qu'il était complice et qu'en réalité on est venu pour l'arrêter. Même si c'était le local d'un gang qui gangrène New York, on doit vouloir faire justice non ? Ca le rend un peu tremblotant mais ça ne colle pas. Tout ça, ce qu'il s'imagine, ne colle pas avec la tête de Graham. « Hé merde.. Je vous paie un café Desmond, y en a un très bon au coin de la rue. » Ca lui vient comme ça, d'un coup. Il se masse la nuque, pour se donner l'air du mec qui sait ce qu'il fait, mais il a plus l'air aussi désarçonné par sa réflexion qu'autre chose. « Et non, c'est pas pour vous planter des couteaux dans le dos, ou empoisonner votre boisson. J'essaie.. J'essaie de faire amande honorable. » Mais seulement pour cette fois, promis, qu'il manque d'ajouter. Qu'il aille pas non plus s'imaginer que Roman s'est ramollit et est devenu une espèce d'adepte des bisounours et des héros en slip rouge prêt à tout pour sauver le monde. Disons que c'est un entorse exceptionnelle à son règlement de ne s'occuper que de lui-même.
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyDim 15 Déc - 18:17

    C'est sûr, Roman a l'air différent. Et pas dans le sens où il s'apprête à brûler un immeuble en suivant l'exemple de son père et en mettant des innocents en danger. Non, plus apaisé, serein même. Aucune idée ce qui s'est passé et franchement, Desmond cherchera pas la petite bête parce que ça le fatigue, de creuser loin pour mettre le bordel dans la vie des autres. C'est déjà bien le merdier dans la sienne, pas la peine de faire obstacle à ceux qui essaient de s'en sortir, non? Il pourrait, mais non. Poser des questions en va et vient à Roman, que l'autre se renfermer sur lui-même. Ça passerait le temps dans un sens et lui éviterait de se reposer sur le cours de sa propre existence. Des n'a rien d'un homme brisé à proprement parlé, ce serait même une blague de dire ça, il a apprit à se relever, avec les efforts du temps, des gens autour... Même si le cercle de personnes sur qui compter s'avère assez limité. Après tout, à part sa fille, quelques potes et des collègues, il a pas grand chose. C'est quoi le mieux? Ne pas avoir de famille, de parents ou en avoir une qui vous cause tous les problèmes du monde? Il a choisi de croire que les Noël en famille, il passe au-dessus, il vaut mieux que ça, il a besoin de personne... Et certes, ça a forgé une barricade, un mur de béton sur lequel on se cogne, sans porte vers laquelle se tourner pour essayer d'entrer. Mais il est ainsi et ne changera pas de sitôt, il faut se le dire. Il a pourtant essayé, s'est mordu les poings à force de se dire qu'il fallait être plus ouvert, plus apte en société. Mais non, ça passe pas. Et dans le fond, s'il avait pu retenir Darla comme ça, peut-être qu'elle ne serait jamais partie. C'est la question qui lui reste au fond de la gorge, comme une angine mal passée... Mais il évite de se pencher sur le problème parce qu'il glisserait sur le rebord bancal de ses regrets. Comme quoi eux, ils sont là, bien en évidence et il peut rien faire pour les éviter.

    - Ouais, j'ai pas tellement envie de savoir de quoi t'es fan mais bon, je retiendrai pas ça pour le moment. J'imagine que tu t'es calmé. Si t'es là. En fait, j'en sais foutrement rien, je te connais pas assez, Roman.

    Le nom résonne dans ses oreilles, pas naturel. Parce qu'il a pas l'habitude de l'utiliser. Leurs rapports sont toujours teintés d'une agressivité non dissimulée et s'il y regarde de plus près, l'hostilité qu'il a gardé pendant tout ce temps envers Roman, c'est juste le miroir qu'on lui tendait pour tenter d'y voir plus clair. L'image du père Doherty, les boucles blondes, tout ce bordel... Puis Desmond et sa propre jeunesse en face à face, son agressivité latente. Après tout, c'est pas donné au monde entier de pouvoir transformer ses défauts. Lui, il a géré l'ensemble en allant à l'école de police. Ça veut pas dire que les autres sont foutus. Et Roman non plus. Mais ça fait du bien de l'appeler par son prénom, plus familier, moins tendu. Enfin l'impression d'avoir affaire à un gamin, comme sa fille, comme Wren même. La sensation est étrange mais pas désagréable. Ça le désarçonne, comme une mauvaise surprise cachée au fond du panier mais pourtant ça n'en est pas une. Ils sont ici, l'un comme l'autre, à se regarder dans le blanc des yeux  et à se demander qui fera le premier pas dans la cour agressive qu'ils se sont construits. Allez savoir. Desmond reste là, tirant sur sa clope et l'écoutant parler comme s'ils n'étaient que deux bonnes vieilles connaissances, croisées là par hasard. Mais il y a des bagages auprès d'eux. New York, la famille, le passé. On balance pas celui-ci pardessus la balustrade sans qu'il revienne pour vous courir après à ce qu'il paraît. Et voilà comment apparaît Roman, juste devant lui mais ça fait pas flipper Desmond autant que ça devrait. A croire que le deuil ça l'a calmé, qu'est-ce qu'il en sait lui? Foutrement rien.

    - Tu devrais la voir. Silver. Je sais pas... Avant de voir ton frère au moins. Enfin moi ce que j'en dis. Je sais pas trop ce dont elle a besoin, je sais juste que ça lui ferait du bien tu sais, de revoir ses potes de New York. Un truc comme ça.

    Ça aussi c'est pas attendu, comme un autre Desmond qui voit le jour... Mais il est pas con, il connaît sa fille sur le bout des doigts. Et c'est sûr, en ce moment elle a mieux à foutre que de traîner avec son vieux père bancal et écorché coup à coup par la vie mais il est pas aveugle. Wren est là, à veiller sur elle mais elle a besoin d'autre chose, d'un ami ou un truc de ce goût-là... C'était pas évident de lui demander de quitter New York et de le suivre après tout. Mais à vrai dire, il lui a pas tellement demandé, elle s'est incrustée toute seule, elle et son mec. Des a été soulagé sur le coup mais il se demande tous les jours si c'était le bon choix pour elle... Il serait temps qu'ils coupent le cordon tous les deux, non? Bordel, il en est pratiquement incapable, comme s'il était celui qui l'avait porté dans son ventre pendant neuf mois. Ça le fait flipper souvent, surtout maintenant.

    - Ton père? Non. C'est pas les Doherty qui font toute la merde de ma vie, tu sais. Non... Il est arrivé un truc à ma femme, enfin mon ex-femme, j'ai pété les plombs. Ils m'ont transféré. Long story short.

    La réalité lui colle à la peau comme un mauvais pull en laine, un qui gratte et vous met mal à l'aise. Il a pas envie de le redire encore une fois. Elle est morte pourtant, c'est réel et bien lancinant comme douleur, ça le réveille parfois la nuit. On pourrait croire que c'est la culpabilité, celle de l'avoir laissée, mais c'est plus profond que ça... Plutôt les questions du ce qu'il se serait passé s'ils avaient retenté encore une fois. C'était sur la bonne voie hein? Mais trêve de pensées insipides. Son regard se pose de nouveau sur Roman, lui arrachant un sourire.

    - Okay, tant que tu jures de pas me mettre n'importe quoi dedans. Mais bon, je suis flic, j'ai un don pour détecter ça. Enfin en quelque sorte... Mais merci. Puis... Amende honorable, c'est pas vraiment le mot. On va dire que je m'acharne un peu trop quand j'ai un truc en tête.

    Et les mots sortent, facilement. Parce qu'il a conscience d'avoir pourri sur une longue distance la vie du jeune homme... L'enfoncer encore plus dans ses conneries, c'était pas le but. Ça fait du bien de voir que des gens s'en sortent, non?
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyDim 29 Déc - 21:03

Quelque temps a passé. Beaucoup même, probablement, mais depuis sa première rencontre avec Desmond, il se méfiait de chaque entrevue, de chaque personne qu'il croisait. A chaque fois qu'on le frôlait, qu'on le frôle encore, il avait le réflexe de vérifier ses poches, de suivre l'inconnu du regard pour vérifier que ce n'était qu'un passant lambda. On peut dire que Graham l'a rendu bien plus paranoïaque qu'il ne l'est, c'est même surement lui la raison principale de la plupart de ses névroses. C'est peut être lui donner plus d'importance qu'il n'en a, mais du point de vue de Roman, l'agent de police est le coupable tout désigné pour tout ce qui va de travers dans sa vie. C'est toujours plus facile d'accuser les autres, plutôt que de chercher ses propres erreurs. Et jusqu'ici, ça lui a toujours paru la solution parfaite pour s'ôter un poids; et puis ça donne à Desmond une certaine importance dans sa vie. C'en est à un point où, malgré lui, le suédois réalise qu'hormis Wren, ce type est une sorte de valeur sûre, de stabilité dans son univers complètement dérangé, démonté, déstructuré. C'est surement un truc dont il devrait parler avec son psy, cet espèce de besoin malsain d'avoir Desmond qui pointe son nez dans sa vie, à des moments où il sait même pas qui'l en a besoin.. Enfin même si, finalement, il s'en passerait bien. Parce qu'au fond, ce gros con est peut être un chieur, mais finalement il est plus l'image de l'homme sur lequel il aurait voulu se caler que celle de son père. Même si quand on voit Silver, on se demande ce qui a pu merder dans l'éducation. A choisir, Roman préfère l'idée d'être un dégénéré qu'un malade mental prêt à tout faire cramer. C'est peut être aussi dangereux mais ça fait quand même moins tâche sur le papier non ? "Vous êtes un psychopathe ?" Non docteur, juste un abruti. Tout de suite c'est plus acceptable. Surement parce que les idiots sont plus facilement intégrés, ou se soignent mieux. On s'égare peut être un peu.
Roman jette un oeil à cet homme qui l'a tant effrayé il y a pas quelques mois, dans la ville d'à côté. Celle dont on ne doit pas prononcer le nom. Sous peine de voir de la fumée s'échapper du crâne du gamin, et de voir ses dents s'allonger. Faut pas parler du passé, faut pas parler de ce qui fâche. Sujet tabou. On oublie. On raye le sujet de la liste. Même si on a en face de soi l'un des plus gros morceaux de son passé. On ravale sa fierté de merde et on incline légèrement la tête.

« Je me calme, » répond le gamin, simplement, un peu surpris de s'entendre appelé par son prénom. Pas qu'il en a oublié comment il s'appelle, mais que ça vienne de la bouche de ce type, ça l'étonne. L'habitude du nom de famille, qui évite cette espèce de proximité dérangeante qui a l'air de s'installer progressivement. Ca va être quoi après ? Un accolade, un bisous sur la joue et une tape sur les couilles ? C'est l'air de Boston qui dérange les neurones comme ça ? Fait pas bon d'y vivre quand on est déjà pas très stable de base. « Mais bon, on va pas se lancer dans une conversation sur le ton de la confidence, ça nous ressemble franchement pas. Puis je suppose qu'on a autre chose à foutre chacun de notre côté que de se parler de nos petits problèmes. » Il l'attaque pas spécialement, il énonce un fait comme on parle de la pluie et du beau temps.

Ils ont jamais eu ce genre de discussion, c'est pas aujourd'hui que ça va commencer, si ? Au fond ça lui paraîtrait pas logique que leur relation change, que ça tourne autrement. Il s'y est habitué, au final, à cette espèce de chasse, de connerie à la "attrape moi si tu peux". Parce que déjà, il a pas la gueule de Leonardo DiCaprio, quand bien même il est blond, il a de beaux yeux et il sent bon.. Et que Desmond ressemble pas à Tom Hanks. Mais vraiment pas. Faudrait qu'il arrête de regarder des films jusque tard dans la nuit, ça lui laisse des impressions étranges après. Peut être pas aussi bizarre que d'entendre Graham se la jouer papa poule. Y a pas trois mois, il le menaçait carrément de pas traîner avec sa fille et aujourd'hui il lui souffle de faire le contraire. Roman hausse un sourcil, surprit, inquiet peut être un peu. Parce qu'il n'a jamais été très fan du "je me mêle des affaires des autres et je m'implique dans leur vie", avec Silver il a toujours eu cet espèce d'élan affectif. Surement parce qu'elle a une certaine importance dans la vie de Wren, et que malgré ce qu'il peut dire comme son frère compte pour lui, par extension; Silver est importante dans sa vie.

« Je suis pas sûr d'être "le pote" dont elle ait réellement besoin. Je ne suis pas le plus doué pour écouter les gens, et Silver n'est pas franchement le genre à parler, » enfin.. Parler dans le sens "dire des trucs profonds, qui la touchent et qu'il lui faut évacuer", parce que sinon elle parle. Beaucoup. Tout le temps. Parfois sans respirer. Même si finalement, il se dit que déménager ça doit pas l'avoir si démoraliser que ça la blondinette.. Ou alors elle est du genre sentimental et il le savait pas. Mais l'explication qui vient ensuite semble faire tilt dans son crâne. « Ah, » parait la seule chose à lui répondre. Si Roman est pas franchement plus éloquent c'est parce qu'il a compris ce que ça signifiait. A force d'observer les gens, on comprend vite les sens cachés de certaines phrases. Et là, pas besoin de lunettes triple vitrage pour comprendre ce que ça signifie. Alors, malgré lui, Roman ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle avec sa mère. Il n'a encore pas pris le temps de se pencher sur cette affaire, sur ce qu'il ressent réellement à propos de son absence. Parce qu'au final, pour lui, elle était morte depuis bien longtemps.

L'idée du café lui apparaît comme la meilleure solution. Et puis, c'est ce que font les gens normaux non ? Quand ils rencontrent une connaissance, ou un ami, qui date; ils l'invitent à boire quelque chose. En général, ils s'étalent sur leur passé commun, mais cette partie là, Roman préfère passer dessus. S'épancher c'est vraiment pas pour lui. Et puis tout ce qu'il se dit, c'est qu'à sa gueule, Desmond a vraiment besoin d'un remontant et même s'il a l'âge pour lui offrir un truc plus fort, il préfère se contenter de la caféine, ça le fait moins passer pour un alcoolo.. Ce qu'il n'est pas, mais bon.

« Il me reste plus de sédatif pour chevaux de toute façon, j'ai tout utilisé sur ma dernière victime, » il plaisante. Ca passe ou ça casse comme humour, mais c'est une partie de lui que peu de gens connaissent. « Si vous… » il se coupe, mâchouille un chewing-gum invisible et reprend, « si tu préfères un truc plus fort que le café.. Mais bon, j'ai pas envie de passer pour le mec qui essaie de bourrer un flic pour faire copain-copain.. » il sourit à moitié au sous-entendu un peu graveleux de sa réflexion. Après tout ce qu'il a vu dans la rue, il sait bien que la plupart des mecs marchent comme ça. Pas que Desmond est pas canon, mais il est un peu trop poilu et masculin pour lui. Même si sur un malentendu ça pourrait marcher, mais un gros malentendu. « C'est ce qui fait un bon flic, l'acharnement.. Enfin, tant que c'est plus sur moi qu'on s'acharne.. Ou Wren… » manière détournée, et assez pourrie, pour discrètement prendre des nouvelles du frangin sans avoir l'air de le faire. Qui a dit qu'il était doué pour les messages subliminaux ?!
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyDim 12 Jan - 9:38

    Une ville vous change, en bien ou en mal, reste à savoir qui est juge. Sûrement pas Des... Mais pas besoin de faire un dessin, de réaliser une esquisse pour comprendre que New York l'a pourri jusqu'à la moelle. Il sait pas quand ou comment ça a commencé mais les dommages, les dégâts, les fracas, les interrogatoires, le boulot, la vitesse ça l'a prit de court, comme une mauvaise balle de match et s'en remettre il l'a jamais vraiment envisagé. C'est une ville qu'on place dans son cœur, qu'on garde au creux de la main parce que c'est notre enfance, les silences des jours passés à se dire que plus rien ne sera comme avant. Et c'est des bâtiments aussi, des fauteuils vides qui nous rappellent qu'on a été un jour dans ce cinéma, se balader main dans la main comme deux ados en chaleur pas capable de savoir où tracer, où poser son sac, ses bagages, une gamine dans les bras. Il a pas su s'y faire... La solitude, le reste. Jouer le loubard ça va bien aux gens qui savent le faire, qu'on la verve pour s'écrier, c'est moi que v'là mais lui, il a toujours été silencieux, une vieille habitude qu'il garde sous sa veste en cuir et ses odeurs de cigarette lui collant à la peau, un second parfum, une eau de toilette dont personne ne connaît le nom. Et Silver lui dit toujours que c'est familier, que ça fait du bien de coller son nez contre le cuir usé, vestige d'un temps qu'il aimerait retrouver... Mais Des évite de regarder dans les placards qui ornent sa mémoire, bien remplis de trésors éventrés. Si ça lui fait mal au cœur, il se penche sur le côté, attend que les battements ralentissent, arrêt cardiaque même pas feint à travers les délires qui lui passent dans le cerveau. C'est son problème après tout, son reste, son mal de ventre, sa rage de vivre et de vaincre. Et pour Silver, il a quitté New York, pour lui aussi … Échapper aux fantômes, aux esprits qui lui collent à la nuque les soirs d'hiver en lui murmurant qu'il serait bien là lui aussi, à se complaire dans des visages qui ne communiquent plus, cendrés par le vent et le reste du temps. Immobile, incertain. Il essaie de pas s'en faire et de regarder Silver, d'aller vers l'avant mais y'a toujours un bras qui le retient, une pression le long de son omoplate. Reste. Mais non, faut partir, plus loin encore parce que les pas qu'on fait revienne toujours sur les mêmes traces, implacables habitudes qu'on fait par secousse du quotidien.

    - Ouais, je devrais peut-être te coffrer en fait, ça m'éviterait de me dire que j'ai commencé à raconter ma vie à un Doherty. Enfin, y'en a bien un qui sort avec ma fille, comme quoi tout peut arriver apparemment, ou alors je suis particulièrement con haha. Bref, tu vois ce que je veux dire.


    Il le regarde d'un air absent, comme s'il ne le voyait pas. Parce que le ton est moqueur, rigolard, et pas franchement Desmond... Du moins quand il se trouve en présence de Roman. Auparavant ça n'a été que rituels étranges de moqueries et de ratures sur du papier glacé, leur propre conversation, un souvenir étrange qui n'a plus l'air d'actualité, comme si l'air s'était affaissé autour d'eux. Mais c'est comme ça, c'est le rythme et la forme que prend un autre jour et maintenant qu'il est là, à regarder Roman dans les yeux en se demandant ce qu'il pourrait advenir d'un gamin fucked up comme il l'était, Des se rend compte que la question se pose pas, que y'a toujours une échappatoire, aussi fort qu'on soit parti, aussi loin qu'on se croit vécu. Il a pas besoin de l'exemple de Roman pour savoir ça, il a bien réussi lui et puis, comme il se le dit souvent, ils sont pas si différents... C'est sans doute pour ça qu'il l'a pas aimé au début, acharnement débile devant un clone qu'il devait troubler, changer de chemin. Et bam c'est fait. Mais tout seul comme un grand, pas besoin de Desmond pour exécuter la chose.

    - Silver? Ouais je sais bien qu'on dirait pas comme ça... Mais tu devrais. Je sais pas merde, elle a besoin de gens autour d'elle... Je veux dire, à part ton frère et moi. C'est pas sain de traîner qu'avec ton père et ton petit ami, right?

    La parole résonne en l'air sans qu'il ait le temps de l'arnacher pour la retenir. Il aimerait bien que ce soit plus simple pour elle aussi, qu'il lui décolle le lien qu'ils ont, que les feux de détresse arrêtent de s'activer dés que Silver entre dans le tableau, sans raison et sans alerte. Il y peut rien, sans doute un sixième sens dont il a hérité parce que Darla a préféré le jeter à la poubelle. C'est con mais ça marche, il sait quand ça va pas bien... Et sa fille aussi, le voit, le ressent, c'est une évidence dans la pièce mais aucun des deux ne fait le premier pas, après tout se contenter de boire des bières sur le canapé en refaisant le monde il paraît que c'est tout aussi simple.

    - Haha, ouais, faudrait pas mal de cachetons pour m'assommer. Enfin merci pour l'offre mais bon, je suis en service après... On dit déjà que les flics sont des alcoolos, j'ai pas envie que la rumeur se confirme, right? A moins que c'est ce que tu veuilles faire.


    Roman et lui ça colle tout de suite, jamais comme il aurait cru d'ailleurs. C'est pas une question d'attirance sexuelle ou un truc sick du genre, faudrait un autre monde, un autre univers pour ça mais ça devient simple, de lui parler, sans avoir besoin de l'agresser à chaque phrase qui sort de sa bouche. La remarque sur Wren lui fait relever de la tête. Il est pas con, il a comprit qu'entre Roman et Wren c'était pas la joie en ce moment... Enfin s'ils se voyaient, c'est sûr. C'est compliqué. La famille, à part Silver, Des sait pas tellement ce que c'est. Des parents, un frère, une sœur, voir plusieurs, il a jamais eu ça, pas même dans ses espérances parce que c'est hors de portée, un rêve de gamin oublié qu'il a fini par écraser à force de jamais pouvoir l'atteindre. C'est con hein? Ça lui rappelle les moments où il attendait au foyer, que quelqu'un vienne le chercher. Enfin. Un jour. Comme dans un dessin animé quelconque où l'orphelin se retrouve prince d'une contrée ou une merde dans le genre. A croire qu'il a grandi trop vite, qu'il a fini d'espérer avant l'heure... Mais les désillusions ça brise le corps alors il a fini par laisser tomber, ranger ça dans un autre des tiroirs qui compose son esprit dérangé.

    - Ouais, je crois qu'on s'acharne pas mal sur les Doherty. Enfin pas ici, ils sont pas connus. Mais je t'avoue que porte ce nom ailleurs, ça craint un max hein? Enfin surtout à New York. Tu vois pas ton frère en ce moment? Il est... Je sais pas, j'imagine qu'il va bien.


    Pas besoin de longs discours ou autre et aucune envie de jouer l'entremetteur entre les frères Doherty... Mais après tout, il a fini par se préoccuper de Wren, autant ne pas laisser le gamin dans l'ombre, essayer de recoller des morceaux qui n'étaient même pas ensemble au début. C'est compliqué la famille à ce qu'il paraît... Elle peut vous faire pousser des ailes et vous écraser sur le sol, sans préavis aucun
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyDim 26 Jan - 4:33

Et ça ressemble vaguement au début de quelque chose de nouveau, de quelque chose de mieux, il espère. Un truc qui lui permettra un jour de se retour, de regarder l'ancien lui et de lui dire au revoir, on s'est bien amusé mais maintenant je dois avancer sans toi, laisser les casseroles derrière, devenir quelqu'un. Pas forcément un grand, pas forcément de façon à marquer le monde et l'Histoire, pas quelqu'un de mauvais non plus, mais juste .. Quelqu'un. Se regarder dans la glace et pouvoir voir les changements qui se sont opérés, qui ont modifié son squelette, retirer les épines du passé, et continuer d'avancer sur ce putain de chemin sans s'arrêter dès qu'un caillou se fout dans la chaussure. Parce qu'après tout ce qu'il a vécu, ce qui l'attend peur pas être pire right ? Ca pourra jamais être plus terrible que voir sa maison partir en fumée, en même temps que sa famille, que de voir les gamin de l'école lui tourner le dos parce qu'il est le sinistre fils de.. De qui ? D'un taré ? Encore aujourd'hui il a du mal à le voir comme ça, quand bien même il réalise que l'homme qu'il a idolâtré toute son adolescence n'est pas forcément l'exemple parfait du mec sur qui s'appuyer pour se construire. Il travaille encore là-dessus. Il tient même un carnet avec tout les travers du paternel, de cette figure dont il veut se dissocier, pour ne jamais recommencer, pour ne pas l'imiter. Et ce qui est triste c'est que le premier tirer de la première page c'est; ne pas être père. Parce qu'il sait, c'est peut être contagieux de tout foirer, il va peut être pourrir ses enfants hypothétiques, en faire des armes de destruction massive, des coquilles vides formatées pour reproduire les mêmes conneries que lui à leur âge. Roman père c'est une idée aussi inconfortable que le papa qui vote pour le mariage gay, parce que c'est pas dans ses croyances, alors forcément ça serait bizarre. L'exemple est pas parfait, mais le suédois l'est pas non plus. C'est écrit quelque part non, qu'on refait exactement ce pour quoi on a tenu nos géniteurs responsables. Peut être que le jour où il sera complètement guéri, où il sera quelqu'un, il imaginera avoir des gosses pour leur apprendre des trucs biens, des trucs qui font rêver. Pourquoi il pense à ça ? Allez savoir, si on devait comprendre tout ce qui passe par la tête de Roman, on serait encore là en 2030 pour essayer d'expliquer le cheminement qui aurait aboutit à ce point précis.
Et en même temps ça fait sacrément peur d'essayer d'avancer en s'appuyant sur de nouvelles fondations, sans reprendre les mêmes bases, parce que forcément il marche à l'aveuglette. Il se sent presque l'âme d'un somnambule sur son fil, qui tangue d'un côté puis d'un autre, sauf qu'au lieu de continuer d'avancer pour récupérer l'équilibre, il repart en arrière pour reprendre appui. Un pas en avant, trois en arrière. Au final ça revient un peu à pisser dans un violon, mais Roman n'a jamais été fait pour prendre des risques, ceux qui mettent sa vie en danger oui mais pour ceux qui relèvent des blessures de l'âme, jamais. Parce que l'âme il sait pas comment ça se soigne, si le mercurochrome ça fonctionne sur les bleus de l'âme. Sur les brûlures on passe des onguents, les chevilles blessées on les plâtres. Mais l'âme et le coeur ? On peut rien faire pour soigner ça.
Et en ce moment, il se dit que Desmond en aurait bien besoin d'un sparadrap pour couvrir les entailles de son être. Mais c'est pas de son ressort, Roman a jamais été bon pour aider, lui il enfonce le clou plutôt, alors pourquoi il se fait presque tendre, sympathique ? Peut être parce qu'il réalise à quel point lui et l'agent ne sont pas si différents. Ca serait presque comme se regarder dans une vitre qui montre le futur. Putain, s'il avait eu ce mec-là comme repère, comme figure paternelle, qu'est-ce qu'il serait devenu ? C'est trop tard pour les si. Tant pis.

Mieux vaut qu'elle sorte avec lui qu'avec l'autre Doherty non ? Il plaisante un peu et acquiesce. En espérant que l'autre aille pas croire que Roman a une quelconque vue sur sa fille; Silver c'est comme la soeur qu'il a pas eu, ce qui est assez horrible à dire en sachant qu'il en a déjà une. Mais une soeur comme Silver, ça aurait pas été pareil que sa jumelle, on peut pas tellement les comparer. J'me demande surtout si elle le prendrait bien que je débarque comme une fleur, alors que j'ai pas pris ou donné des nouvelles depuis.. et il s'arrête parce qu'il sait même pas à quand remonte la dernière fois qu'il a parlé avec elle. C'est triste, ça lui fait un peu mal parce qu'elle fait parti intégrante de ces gens sans qui son univers bancal se casserait encore plus la gueule. Sans qui il aurait surement fait bien pire que ce qu'il a fait jusqu'ici, si on compte pas son dernier feu à New-York, mais ça partait d'une bonne intention celui-là non ? Non, c'est pas une excuse. Il en est pas fier. Il baisse le nez et regarde ses chaussures quelques secondes.

Silver c'est l'enfance. Cette partie de son histoire où il allait encore bien, où il était pas encore totalement foiré et foutu, où y avait encore de l'espoir pour lui. Sa grande copine. Aujourd'hui c'est la nana de Wren. Et ça le dérange un peu de la cantonner à ce rôle, c'est comme se débarrasser de la star de son film parce qu'elle a pas su jouer le scène à la perfection et qu'elle est relayée au rang de doublure ou de figurante.

On dit aussi qu'ils se gavent de donuts pendant leur pause, j'ai jamais été vérifié. C'est vrai alors ? Parce que j'peux te payer un donut si tu veux avec ton café, quoiqu'il faut faire attention, à ton âge les kilos s'accumulent et ça devient difficile à s'en débarrasser, il détend l'atmosphère du mieux qu'il peut mais ça reste un peu bizarre quand même. Il se fait l'effet de ces minettes qui essaient d'inviter leur professeur référent à boire un truc pour leur expliquer un exercice qu'elles ont très bien compris, mais qu'elles font semblant de pas capter, pour le draguer. Ca le fait sourire gentiment et il fait signe à Desmond de le suivre pour aller au café tout près. Il tend l'oreille pour gratter des informations sur Wren, l'angoisse qui le prend aux tripes. La dernière fois qu'il l'a vu, ils se prenaient la tête comme d'habitude. Il regrette un peu, mais il a aussi besoin de continuer cette conversation, de lui dire tout ce qu'il a encore sur la patate, et y en a des trucs à lui dire. Sauf qu'il sent que s'il fait face à son frère il est capable de complètement oublier jusqu'à son prénom.

C'est sûr qu'à New York ça devenait difficile à porter, mais ça aidait pas mal pour la réputation. Il déglutit un peu en poussant la porte, non je l'ai pas vu. J'suis même pas allé le voir à l'hosto. J'peux repasser pour le trophée du frère de l'année. J'ai bien merdé. M'enfin je commence à m'y faire, de foirer tout ce que je fais, et il sourit d'un air las, acceptant sa malédiction.
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MessageSujet: Re: “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ” “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  EmptyLun 17 Fév - 18:20

    Les réflexions qui lui traînent le long de la gueule en ce moment sont simples, à couper au couteau, à s'en faire un collier tellement c'est ridicule. Ça pourrait être le travail d'un gosse de six ans. C'est pas faux après tout, rester à remodeler le tout, que ce soit bien présenté et on en fait ce qu'on veut... C'est ce qui se passe avec les neurones de Des, une espèce de descente incompréhensible qu'il a du mal à digérer, c'est pas faute d'essayer mais c'est plus fort que lui. Merde, il aurait jamais cru que ça se passerait ainsi. Pourtant, on en est tous au même point à ce qu'il paraît, on se fait tous tirer par le bas des choses, les événements qui se succèdent, malédiction finale. Allez, faut juste prendre la vie du bon côte histoire qu'elle nous retourne pas une droite... C'est pour cette raison qu'il s'écroule jamais, rester deux genoux à terre peut-être mais pas totalement. On sait pas ce que le destin nous réserve... Et croyez-le, il n'est pas du genre à se référer au karma et à toutes ces merdes. Il en a fait pourtant des conneries dans sa courte vie, s'est fait mettre sur le carreau là et maintenant pour la première fois mais c'était censé arriver, right? A force de trop dépasser les bornes. C'est pas pour cette raison qu'il s'en fait... Plus pour l'avenir, pour ce qui l'attend. C'est difficile de pas se sentir seul, idiot, abandonné au milieu des ruines de ce qu'on a construit. Dire qu'il y a longtemps, plus de vingt ans, il y a cru à un avenir, une vie douce à mener comme sur des roulettes... Il fait plus de plans désormais, laisse venir à lui, un vieil homme sage dans le corps d'un type de plus de quarante piges. Ça ferait pitié à n'importe qui et à Roman en premier qui le regarde sous un angle différent, pas pareil que celui de New York, ça c'est sûr. A croire que quelques kilomètres vous changenet un homme... Mais c'est pas les lieux, pas les ans, juste la vie en général. Ça donnerait matière à n'importe quel philosophe bidon à chemise blanche ouverte sur la poitrine ce genre de commentaire hein?

    - Je sais pas, je m'y connais trop en Doherty pour pas me méfier de chacun d'entre vous mais on va dire que c'est pas vraiment de mon ressort ce que Silver fait de sa vie. Je l'ai cru y'a longtemps mais bon, faut croire que je me berçais d'illusions à la con.

    Il se mord la lèvre, ayant peur d'en avoir dit trop, ou pas assez. Il se dévoile peu, rarement... Les amis, c'est pas son truc. Lui, il a plutôt la réput du vieux loup solitaire que personne n'ose approcher. Surtout en ce moment, portant la bannière veuf et rétrogradé... Ouais, faut croire que les gens ont pas envie de vous voir péter un câble ou d'écouter vos bagages sentimentaux déversés sur vos genoux, sans pudeur. Des est pudique lui, touché au plus profond, un enfant blessé à qui on prendrait la main. Il est pas si terrible que ça quand on le connaît, il a juste jamais tellement apprit à faire confiance à son prochain, n'a pas regardé Bambi  quand il était gosse parce que les foyers, ils avaient pas la cassette à leur passer apparemment. La bonté de la nature humaine, il la voit encore moins dans son métier alors pourquoi il y croirait au fond? C'est ça le problème. Le fond du truc. Aucune foi en l'humanité ça aide pas pour un départ en bonne et due forme. La remarque sur Silver le fait hausser les épaules... S'il savait comment marche sa fille, il serait pas là right? Elle a toujours été monté à l'envers, non pas que ça déplaise à Des juste qu'il est pas juge de comment elle réagira à quoi, où, comment... En fait, il la voit pas tellement en ce moment, ce qui lui brise à moitié le cœur, comme un con mais c'est pas le moment d'y penser.

    - Je te défis d'être comme moi à mon âge, mais bon je pense que t'auras du bide si tu continues à ce rythme. Bon, en parlant de boulot, merci pour le café mais je ferais mieux d'y retourner avant de me faire virer pour de bon cette fois.

    Le silence qui suit ne le fait pas sursauter ou gigoter d'un air absurde, gêné. Au contraire, Des se fend d'un sourire, café dans une main, pose l'autre sur l'épaule de Roman... Ce qui pourrait semblait awkward ne l'est pas, ça transparaît comme naturel, débile un peu... Juste histoire de lui faire savoir que y'a rien d'agressif là-dedans.

    - T'en fais pour ça, on fait tous des erreurs, je suis sûr que tu t'en sortiras. C'était... Je sais pas... J'irai pas jusqu'à dire on se fait une bouffe un de ces quatre mais c'était pas mal de te voir, Roman.

    C'est comme ça alors, de se réconcilier avec un vieil ennemi? Enfin, si Roman en était vraiment un jusque-là. On en apprend tous les jours
    .


PS : mon gros tas  “People are crazy and times are strange ... I used to care but things have changed ”  2695902261 tu close au prochain du coup comme on avait dit? Et je me suis pas relue si jamais y'a des trucs chelous
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